Dans la nuit du mardi au mercredi 3 juillet 2024, un incendie tragique a coûté la vie à onze personnes dans le quartier Ansoumania. Toutes les victimes appartenaient à la même famille. Alhousseny Touré, le père de famille, a partagé son témoignage poignant après avoir échappé de justesse aux flammes.
Selon Alhousseny Touré, tout a commencé vers 1 heure du matin lorsqu’il a été réveillé par sa femme qui lui a signalé de la fumée dans la chambre des enfants. « C’est aux environs de 22h que je suis rentré hier. J’ai trouvé, comme d’habitude, que beaucoup de mes enfants étaient déjà au lit. L’avant-dernier de mes enfants était encore dans ma chambre en train de jouer avec le téléphone. Quand je me suis rendu compte qu’il était 23h, j’ai demandé et insisté pour qu’il rejoigne sa chambre, estimant qu’il se faisait tard. En allant, mon fils s’est arrêté au niveau de la porte avant de sortir et m’a dit « au revoir » avec insistance. Je n’avais rien compris. C’est aux environs de 1h du matin que ma femme m’a réveillé pour me dire qu’il y avait de la fumée dans la chambre des enfants. J’ai ouvert ma chambre pour tenter d’accéder au salon, mais la fumée était énorme. J’ai alors appelé mes voisins pour qu’ils viennent m’aider. Grâce à leur aide, la fenêtre de ma chambre a été cassée, et c’est ainsi que j’ai pu être sauvé avec ma femme et mon bébé d’environ un an. Ensuite, ils sont allés vers la chambre des enfants, mais ils n’ont pu sauver qu’un seul de mes enfants qui est maintenant en réanimation à l’hôpital. Les autres, au nombre de dix, sont allés s’enfermer dans la douche, où ils ont trouvé la mort. Pour l’instant, nous avons dix cadavres sous nos pieds. Toutes les victimes sont de la même famille », a relaté Alhousseny Touré.
Il a également mentionné son incapacité à déterminer l’origine de l’incendie : « Je ne peux pas expliquer exactement d’où est venu le feu. Mais je me suis réveillé et j’ai trouvé le feu. La source de ce feu ne peut être que le courant. »
Parmi les victimes, il y avait une femme enceinte. « C’est après l’incendie que j’ai appris que la première fille de ma sœur était enceinte », a-t-il ajouté.
Sur les lieux, Abdoulaye Camara, l’un des sauveteurs, a décrit les efforts fournis pour sauver les victimes : « On a trouvé que la fenêtre était ouverte, mais il y avait des barreaux. Il n’y avait aucune possibilité de les briser rapidement. Il a donc fallu utiliser des objets lourds pour casser les barreaux et sortir le père de famille, sa femme et deux de ses enfants. Le feu avait déjà pris tout le salon. Nous avons fait un trou pour essayer de sauver les autres, mais il y avait une fumée abondante. Nous avons transporté sept personnes à l’hôpital, mais elles étaient déjà étouffées. Trois personnes, dont deux enfants, ont été gravement brûlées », a-t-il expliqué.
Le président de la délégation spéciale de Kagbelen, le colonel Kalidou Diallo, a profité de l’occasion pour sensibiliser la population : « Il y a une recrudescence des incendies. Je lance un appel à toute la population de Kagbelen et de la Guinée à être vigilants et prudents. Face à cet incendie, il faut prendre des dispositions en veillant à éteindre le courant, les ampoules et à débrancher les appareils. Si les installations sont vétustes, il faut faire appel à un technicien pour les remplacer », a-t-il déclaré.
Les victimes de cet incendie tragique sont : Mabinty Sylla (22 ans), Djenab Yansané (22 ans), Kadiatou Yansané (24 ans), Djakarya Touré (8 ans), Ousmane Touré (5 ans), Adama Sylla (11 ans), Mafoudia Bangoura (8 ans), Fatoumata Kaba (7 ans), Alhoussèny Bangoura (4 mois) et Aicha Sylla (10 ans).
Aliou Diaguissa Sow
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