La reprise de la vente de l’essence ce samedi, 23 décembre 2023, ne soulage pas tous les Guinéens. Les pêcheurs artisanaux, eux, ne trouvent pas leur compte dans la décision du gouvernement, qui a interdit aux stations-service de servir du carburant dans des bidons. Ces derniers se sentent oubliés par les autorités, tout en alertant sur les conséquences négatives que cette situation pourrait engendrer.
« Il faut comprendre que la pêche artisanale maritime motorisée est déjà affectée par l’explosion du dépôt d’hydrocarbures. L’interdiction de servir l’essence dans des bidons vient mettre les pêcheurs artisanaux et les insulaires dans un état comateux. Vous savez que les pêcheurs n’utilisent que les bidons (pour se procurer de l’essence) … Donc s’ils interdisent la vente de l’essence dans des bidons sans spécifier, sans tenir compte des métiers de production, ce sont des sérieux problèmes qui vont se poser.
Parce le poisson est l’aliment le plus consommé en Guinée, donc si nous ne prenons pas le secteur de la pêche en considération, surtout le secteur de la pêche artisanale maritime qui approvisionne 80% des produits halieutiques dans les différents marchés nationaux, on peut pas faciliter la situation, s’il n’y a pas de poisson, ça peut créer des remous sociaux dans les différents quartiers. Il faut permettre aux gens d’aller en mer pour pêcher », a réagi Idrissa Kallo, secrétaire chargé des affaires extérieures et chargé de la communication de la Fédération nationale des pêcheurs artisans de Guinée, dans un entretien accordé à notre rédaction.
Il exhorte le gouvernement à revoir sa décision pour permettre aux acteurs de la pêche artisanale de reprendre leurs activités, qui sont à l’arrêt depuis l’explosion survenue dans la nuit du 17 au 18 décembre au dépôt d’hydrocarbures de Kaloum.
« En 2020, il y avait eu une décision similaire, mais on avait interpellé le gouvernement et ils avaient tenu compte des activités de la pêche artisanale. Donc nous interpellons le gouvernement Goumou aussi de tenir compte de l’activité de la pêche, même s’il faut choisir les stations les plus proches de certains débarcadères pour que les pêcheurs viennent s’approvisionner là-bas. Parce que 70% des 250 débarcadères sont vers les îles. Donc il faut tenir compte de ces différents critères. C’est l’appel que nous avons à lancer au gouvernement pour que notre activité ne soit pas ralentie », a lancé Fodé Idrissa Kallo.
Mamadou Macka Diallo
666 660 366