Invite du PM aux FVG: la Convergence des acteurs sociopolitiques du cadre de dialogue permanent réagit

Les Forces Vives de Guinée (FVG) composées essentiellement de l’ANAD, du RPG arc-en-ciel et du FNDC dissout, ont appelé à une marche le 09 mars dans le grand Conakry en dépit de la menace ministre de l’administration du territoire et de la décentralisation après la récente manifestation du FNDC. En vain, le Premier ministre a invité ces organisations à une rencontre. Ce 03 mars 2023, dans une déclaration, la Convergence des acteurs sociopolitiques du cadre de dialogue permanent a dévoilé sa position par rapport à cette situation.

 
Ci-dessous, l’intégralité de cette déclaration.
 
Lancé par le médiateur de la CEDEAO, ce dialogue a enregistré la participation de 20 Sur 23 des coalitions politiques, soit la majorité des acteurs politiques et les plus grandes plateformes des organisations de la société civile guinéenne, à savoir le CNOCS, la CONASOC, la PCUD et la MAOG.

Pendant plusieurs semaines, ces acteurs se sont penchés sur les préoccupations, difficultés et atouts de la Guinée d’avant transition, en vue de bâtir une autre Guinée sur un socle fiable et solide. Les partenaires de la Guinée comme l’UE, l’UA, la CEDEAO entre autres, étaient présents tout au long des débats qui ont débouché sur 35 résolutions.

De ce dialogue permanent inter-guinéen est née la convergence des acteurs sociopolitiques du cadre de dialogue permanent. Malheureusement, les partis politiques et faitières qui constituent cette convergence constatent avec beaucoup de regret, les atermoiements des autorites de la transition, quant à la mise en œuvre de ces résolutions. Malgré les efforts des trois facilitatrices pour conférer au dialogue un caractère inclusif, certains partis ont opposé un non catégorique.

Tout en saluant les efforts qui vont dans le sens de rassembler les filles et fils de Guinée dans l’intérêt supérieur de la nation, les membres de la convergence rappellent tout de même au président de la transition, au CNRD et au premier ministre ce qui suit:

1- Seule la plénière du cadre de dialogue permanent inter-guinéen déjà existant, convoquée par le Premier ministre est habilité à initier d’autres sessions ordinaires et extraordinaires, dès lors que ce cadre a été institué et opérationnalisé par décret;

2- Toute session relative au dialogue inter-guinéen sans la participation des acteurs sociopolitiques de la convergence, sera une source irréfragable de déstabilisation de la Guinée;

3-Les résolutions issues des sessions précédentes sont comme coulées dans un marbre. Toute tentative de les modifier sera perçue par les membres de la convergence, comme un projet d’empêchement du retour paisible à l’ordre constitutionnel. Ce qui l’obligera à tirer toutes les conséquences politiques y afférentes;

4-La convergence des acteurs sociopolitiques du cadre de dialogue permanent inter-guinéen, ne permettra ni à une autorité ni à un groupe d’intérêt de prendre la transition en otage.

En effet, les membres de la convergence sont aussi consternés de remarquer que, Monsieur le Premier ministre se soit permis d’inviter autour de la table du dialogue, une structure que son gouvernement a officiellement dissout. Est-ce qu’une erreur ou de la complaisance?

Par ailleurs, les membres de la convergence rappellent l’application de la 27ème résolution du cadre de dialogue permanent inter-guinéen qui demande aux autorités judiciaires de diligenter procédure des dossiers des acteurs politiques et sociaux mis en causes.

La convergence invite les autorités de la transition à intérioriser qu’en ce moment-ci les cartes politiques sont rebattues. Et qu’aucun parti politique, aucun leader ne peut prétendre posséder un quelconque pourcentage de l’électorat guinéen.

A ce jour, les plus grands partis politiques de la Guinée sont ceux qui défendent la paix contre la violence de la rue, l’unité nationale contre la division, le développement de la Guinée par le dialogue pour une sortie rapide de la transition. Et le plus grand pourcentage de l’électorat guinéen, se mesure aujourd’hui par l’adhésion des populations aux actes posés, allant dans le sens d’améliorer leur sort.

La convergence rappelle également aux autorités de la transition que, depuis plusieurs années les guinéens sont comme pris en étau politique, par un groupe catégoriel irréductible qui croit détenir la clé de voûte du passé, du présent et du futur de la Guinée. Et à chaque fois qu’ils sont sur le point de s’en défaire, comme sous la transition du CNDD le même groupe les y enserre.

Pendant ce temps, les guinéens piaffent d’impatience de sortir du paradoxe dans lequel ils ont été enfermés par certains anciens dirigeants, curieusement reconvertis en politiques. C’est-à-dire que la Guinée est un pays énormément riche mais que ses populations manquent de routes, d’écoles, d’hôpitaux, d’électricité, d’eau, d’industries; avec une jeunesse majoritaire baignant dans un chômage endémique et une pauvreté extrême.

La convergence interpelle le Président de la transition et le CNRD que cette transition doit aussi mettre fin à ce paradoxe qui n’a que trop duré, en prenant des décisions courageuses à l’image des réalités de la Guinée.

La convergence alerte le Président de la transition, principal comptable de la transition que toute initiative complaisante tendant à réorienter le bateau de la transition se heurtera à la détermination de ses membres à sauver le pays.

Mamadou Macka Diallo 

666 660 366

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