Quelques jours après la clôture des Jeux Olympiques de Paris 2024, la France s’apprête à accueillir les Jeux Paralympiques. La cérémonie d’ouverture est prévue pour le mercredi 28 août 2024, à Paris. Bien que les athlètes guinéens soient déjà qualifiés pour cette compétition, ils n’ont toujours pas reçu leurs billets d’avion pour s’y rendre, malgré les assurances du ministère des Sports qui affirme que seuls quelques détails restent à régler.
Lors d’une conférence de presse organisée ce vendredi 23 août 2024 au siège du Comité National Olympique et Sportif Guinéen, le président du Comité National Paralympique et Sportif Guinéen a exprimé son mécontentement face à ce retard. Il a souligné qu’à ce jour, les billets d’avion ne sont toujours pas en leur possession. De plus, il a dénoncé le manque de préparation adéquate des athlètes, en raison de l’absence d’infrastructures appropriées et d’autres ressources nécessaires.
« Là où nous sommes, nous n’avons pas nos billets d’avion pour aller. Et la plupart des fédérations sont à Paris aujourd’hui. On devait aller au Maroc pour ne serait-ce que 15 jours de préparation. La plupart des pays africains sont allés pour préparer leurs athlètes mais nous nos athlètes sont là en train de se préparer dans la boue. Actuellement la Guinée n’a pas d’infrastructures, nous sommes en chantier. Donc, c’est sur le terrain de tir à l’arc que les athlètes sont en train de faire leurs petits mouvements, on ne peut même pas appeler ça de l’entraînement. Avec çà, je pense qu’on ne peut pas s’attendre à un résultat. Nous sommes à la veille des jeux, on sait ce qui s’est passé avec le comité olympique. Les athlètes sont partis mais sans l’explication, le citoyen lambda va dire « mais l’État est en train de gaspiller de l’argent ». C’est pourquoi il faut expliquer. J’ai aimé l’intervention du président du comité Olympique la fois passée. Il avait dit que les medailles, ça ne se prépare pas en un jour, il faut au moins 8 ans de préparation pour avoir des médailles. Mais avec ces conditions, est-ce qu’on peut s’attendre à un résultat aujourd’hui ? Nous sommes à moins de 5 jours de la cérémonie d’ouverture nous sommes là jusqu’à présent on n’a pas des billets (d’avion). Je suis très très frustré et je suis très navré de parler devant la presse en présence de mes athlètes parce que ça peut casser leur morale. Nous sommes porteurs d’handicaps, on a choisi le sport pour ne pas être dans la rue à faire la mendicité. C’est à travers le sport qu’on s’exprime…
Moi je pense que l’État doit avoir ce rôle régalien pour nous accompagner, nous mettre dans les conditions minimums pour qu’on puisse participer. La Guinée n’est pas un pays isolé », a dénoncé Seydou Doumbouya.
Il a tenu à préciser que si les athlètes avaient eu de meilleures conditions de préparation, le comité allait envoyer la toute première médaille paralympique en République de Guinée.
« Mais malheureusement, les conditions de préparations nous ont causées assez de difficultés. De toutes les façons, pour ne pas qu’on nous jette les cailloux demain, il faut qu’on soit clair parce qu’il ne faut pas dire qu’ils sont allés se promener à Paris. Nous on a l’habitude de voyager, Paris ne nous dit absolument rien. Notre objectif c’était vraiment aller décrocher des médailles. Si on le fait ça sera vraiment du miracle sinon dans ces conditions, je ne vais pas vous mentir », a-t-il précisé avant de formuler un message à l’endroit du Président de la transition.
« Il n’a qu’à savoir qu’il est le premier athlète paralympique. Il n’a qu’à savoir que ces athlètes paralympiques sont encore en Guinée parce que le dernier mot lui revient. Le mercredi, ça sera là cérémonie d’ouverture. Au Japon, c’est un Japonais qui avait pris le drapeau guinéen lors du défilé inaugural et je ne souhaiterais pas cela pour des athlètes dans un pays. Il ne faudrait pas que le comité national paralympique rate cet événement sinon ça sera très dommageable pour la Guinée. Parce que nous allons du coup deux jeux paralympiques, jusqu’à 2032 la Guinée sera sanctionnée » a-t-il lancé.
Le ministre de la jeunesse et des sports a rassuré que les athlètes seront à Paris avant le 28 août prochain, date prévue pour les défilés.
« Beaucoup de dispositions sont déjà prises. D’abord, tout ce qui concerne les tenues et autres du côté de Paris. Donc, les Guinéens vont défiler comme les autres, ça c’est le premier objectif. Avant le 28 ils seront à Paris », a rassuré Kéamou Bogola Haba.
Il faut noter que la Guinée va présenter pour cette compétition de Paris, trois (3) athlètes.
Mamadou Macka Diallo
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