Journée de l’enfant Africain : la COLTE/CDE fait des plaidoyers au gouvernement guinéen

En marge de la célébration de la journée de l’enfant Africain ce 16 juin 2021, la coalition des ONG de protection et de promotion des droits de l’enfant qui lutte contre la traite en Guinée (COLTE/CDE) a animé une conférence de presse à la Maison de la Presse de Guinée. A cette occasion, la coalition a fait une déclaration dans laquelle elle exprime sa préoccupation face aux multiples violations des droits des enfants en Guinée.

« Nous représentants des organisations d’enfants et des jeunes de Guinée accompagnés par la COLTE/CDE demandons au gouvernement guinéen de renforcer les efforts dans la mise en œuvre des recommandations adressées à la Guinée par le comité de suivi des Nations Unies pour les droits de l’enfant avant fin décembre 2021. Notamment la recommandation numéro 49 à travers laquelle le comité recommande à l’Etat guinéen de renforcer davantage la réalisation des droits des enfants de ratifier le protocole facultatif à la convention prévoyant une procédure de communication. Cette recommandation est répétée par le Conseil des droits de l’homme de Genève lors du troisième passage de la Guinée à l’Examen Périodique Universelle en 2020 numéro 113.20 à 113.25.

La Guinée à l’instar des autres pays a ratifié la convention internationale relative aux droits des enfants (CDE). En ratifiant cette convention, l’Etat s’engage à respecter tous les droits des enfants en Guinée relatifs à la CDE ainsi ses protocoles facultatifs.

Pour garantir davantage la protection des enfants, il est important que la Guinée ratifie le troisième protocole facultatif relatif à la CDE concernant une procédure de communication qui offre la possibilité à tous les enfants d’être dans un monde juste et équitable.

Pour une protection absolue, aucun enfant ne doit être laissé pour compte. Pour cela, il faut qu’il y ait des lois qui garantissent la protection de tous les enfants.

Ainsi, nous demandons la ratification de ce protocole avant fin 2021 », a sollicité Chrysanthe Haba, représentant du parlement des enfants de Guinée (PEG).

« Nous représentants d’enfants et des jeunes de Guinée, accompagnés par la COLTE/CDE demandons au gouvernement guinéen de renforcer les efforts dans la mise en œuvre des toutes les recommandations adressées à la Guinée par ce comité de suivi des Nations Unies pour les droits de l’enfant avant fin 2024. Ainsi que celles formulées par le conseil des droits de l’homme de Genève lors du troisième passage de la Guinée à l’examen périodique universelle en 2020, notamment la recommandation numéro 113. 171 à travers laquelle le conseil demande à l’Etat Guinéen d’allouer les ressources humaines techniques et financières nécessaires pour mettre en œuvre efficacement ses politiques et procédures de lutte contre la traite des personnes en particulier la traite des femmes et des enfants », a mentionné pour sa part, Fatoumata Touré, représentante du conseil consultatif des enfants et jeunes de Guinée.

Le club des jeunes filles leaders de Guinée (CJFLG) par la voix de Aminatou Baldé s’est accentué sur l’obtention des actes de naissance et la lutte contre les actes de naissance contrefaits.

« La recommandations numéro 22 alinéas 2 à travers laquelle le comité demande à l’Etat guinéen de veiller à ce que tous les enfants reçoivent immédiatement un acte de naissance et adopter des mesures efficaces pour lutter contre la prévalence des actes de naissance contrefaits. Cette recommandation est répétée par les droits de l’homme de Genève lors du troisième passage de la Guinée à l’examen périodique universelle en 2020 par le numéro 113.192 et le comité africain d’expert sur les droits et du bien-être de l’enfant par le numéro 21.

En effet, la plupart des enfants Guinéens ne possèdent pas d’acte de naissance. Ce qui pose assez de problèmes au niveau de l’obtention des pièces d’identité pour les enfants. Ainsi, nous demandons au gouvernement à travers le ministère de l’administration du territoire et de la décentralisation de faciliter l’obtention des actes de naissance pour tous les enfants dès leur naissance. Nous demandons aussi au gouvernement de renforcer les efforts dans la mise en œuvre de l’agenda 2040 de l’Union Africaine pour une Afrique digne de ses enfants. Cet agenda contient un ensemble des droits prioritaires pour les enfants en Afrique », a sollicité Aminatou Baldé, représentante du club des jeunes filles leaders de Guinée.

Le représentant des enfants et jeunes travailleurs de Guinée (AEJT) a abordé la question sur la dotation des enfants d’un service téléphonique avec un numéro vert sur lequel ils pourraient appeler en cas de violation de leurs droits.

« La recommandation numéro 29 à travers laquelle le comité recommande à l’Etat Guinéen de mettre en place un service d’assistance téléphonique gratuit 24heures/24, 7jours/7.

Au niveau national, accessible à tous les enfants et de prévoir les ressources humaines techniques et financières suffisantes pour son fonctionnement efficace. Nous recommandons la réalisation de cette recommandation avant fin 2021.

En effet, la maltraitance des enfants dans leur famille biologique ou adoptive et dans les centres d’apprentissage semble être une forme répandue de violence faite aux enfants en Guinée. Environ 80% des enfants Guinéens sont victimes des châtiments corporels et de maltraitance dans les foyers », a fait savoir Aboubacar Barry, représentant de l’association des enfants et jeunes travailleurs de Guinée.

À noter que cette date a été déclarée journée de l’enfant Africain en 1994 par l’OUA l’actuelle UA suite au massacre dont plusieurs enfants et jeunes ont été victimes  le 16 juin 1976, à Soweto (Afrique du sud), sous le régime de l’Apartheid alors qu’ils réclamaient une éducation de qualité au même titre que les enfants blancs.

Mamadou Macka Diallo

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