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Journée de l’Enfant Africain : le gouvernement guinéen lance l’identification de 3 000 enfants

Depuis 1991, les États africains célèbrent la Journée de l’Enfant Africain. Célébrée le 16 juin de chaque année, cette journée rappelle le massacre des enfants de Soweto par le régime de l’apartheid en 1976.

En prélude de cette journée, sur initiative du gouvernement guinéen, des journées d’immersion des enfants ont eu lieu dans les différents départements ministériels et des institutions partenaires pour prendre connaissance des acquis et enjeux relatifs à leur droit à l’éducation. Ce mercredi 26 juin 2024, le ministère de la Promotion féminine, de l’Enfance et des Personnes vulnérables, à travers la Direction nationale de l’Enfance, a organisé une cérémonie à la Cité de la Solidarité pour commémorer cette journée historique. De nombreux enfants issus des orphelinats et autres institutions ont été mobilisés à cette occasion.

Le thème retenu cette année est : « L’éducation pour tous les enfants en Afrique : l’heure est venue ». Mariama Djouldé Barry, qui a lu le discours à la Cité de la Solidarité, a profité de l’occasion pour interpeller le gouvernement sur la nécessité de trouver des créneaux favorables à l’éducation des enfants du pays sans exclusion.

« Il faut souligner que cette journée du 16 juin en différé est un rappel pour toute la communauté africaine en mémoire du massacre des écoliers noirs de Soweto qui aspiraient à une égalité de droits et de chances à l’éducation. Près de quatre décennies après, on parle toujours de disparité dans le secteur de l’éducation. Je voudrais donc profiter de ce court message pour interpeller les autorités au plus haut niveau sur la nécessité impérieuse de trouver des créneaux favorables à l’éducation des enfants de la Guinée sans exclusion. Les enfants de la Cité de la Solidarité, par ma voix, sollicitent à l’occasion de cette journée mémorable un accompagnement intégré de tous les enfants vivant dans la Cité », a déclaré Mariama Djouldé Barry avant de remercier les autorités pour les efforts fournis en leur faveur.

La représentante adjointe de l’UNICEF, Alessia Turco, a rappelé qu’en République de Guinée, 1,2 million d’enfants en âge d’aller à l’école ne sont pas scolarisés. « L’UNICEF, en tant que chef de file des Partenaires Techniques et Financiers du secteur de l’éducation, est engagé auprès du gouvernement guinéen avec l’ensemble des partenaires pour que chaque enfant puisse bénéficier d’une éducation et d’apprentissages de qualité tout au long de leur scolarité. Malheureusement, bien que les enfants aient droit à une éducation de qualité, les systèmes éducatifs ne répondent pas totalement aux attentes d’un trop grand nombre d’entre eux. L’éducation est pourtant essentielle pour développer le capital humain nécessaire à la prospérité d’un pays. En Guinée, 1,2 million d’enfants en âge d’aller à l’école ne sont pas scolarisés. De plus, seulement 11 % des filles scolarisées terminent le premier cycle de l’enseignement secondaire, avec un taux encore plus faible de 3 % en zone rurale. Ces chiffres préoccupants montrent que le système éducatif guinéen est encore inégalitaire. Chaque enfant devrait pourtant bénéficier du soutien dont il ou elle a besoin en matière d’apprentissage, d’acquisition de compétences pertinentes et d’accès au travail et à d’autres opportunités pour réaliser pleinement son potentiel et contribuer à la construction du pays. Pour réaliser de tels progrès, il faut investir dans le capital humain et promouvoir des possibilités d’apprentissage accessibles, inclusives, abordables et pertinentes pour tous les enfants et les jeunes », a mentionné Alessia Turco tout en réitérant l’engagement de l’UNICEF et des autres partenaires techniques et financiers à accompagner le Gouvernement dans sa vision de renforcer le système éducatif guinéen afin que tous les enfants, peu importe leur lieu de résidence, puissent bénéficier d’une éducation et d’apprentissages de qualité.

La présidente du Parlement des enfants de Guinée a, pour sa part, fait un plaidoyer en faveur des enfants en général et des jeunes filles en particulier. « Je voudrais profiter de cet instant pour exprimer la profonde gratitude des enfants de Guinée à l’endroit des plus hautes autorités du pays, sans oublier les partenaires de développement et acteurs de terrain pour l’ensemble des efforts consentis dans la promotion de nos droits. Au regard du constat fait au quotidien en Afrique, l’éducation des enfants constitue une préoccupation, laissant ainsi des millions d’enfants dans l’incapacité d’acquérir les compétences nécessaires à leur prospérité future et à celle de leur pays. C’est pourquoi nous adhérons pleinement au thème proposé par l’Union africaine, pour des mesures qui vont concourir à l’amélioration significative de l’éducation des enfants en général, et en particulier celle des jeunes filles », a souligné Mariama Diallo.

La ministre de la Promotion féminine, de l’Enfance et des Personnes vulnérables reste convaincue que dans une dynamique participative et collaborative entre l’État, ses différents partenaires et la société civile, l’accès à l’éducation et à l’apprentissage pour tous les enfants deviendra une réalité. « En effet, les données existantes indiquent expressément un manque d’éducation de qualité et un ratio enseignant/élève très élevé. Ce triste constat appelle les États africains à mettre en avant la question du droit des enfants à l’éducation à des niveaux plus élevés. Conscient de ces défis, le Gouvernement guinéen, à travers mon département, a initié des journées d’immersion des enfants dans différents ministères et institutions partenaires afin de s’approprier des acquis et des enjeux relatifs à leur droit à l’éducation. L’immersion a abouti à des résultats concluants. Elle a permis d’être à l’écoute des enfants dont les sollicitations en faveur de la mise en œuvre des différentes politiques publiques en lien avec la matérialisation de leur épanouissement sont sans ambiguïté. Bien que les défis soient énormes, je reste convaincue que dans une dynamique participative et collaborative entre l’État, les partenaires bilatéraux et multilatéraux, et la société civile, nous parviendrons à des cadres innovants de nature à faciliter l’accès à l’éducation et à l’apprentissage pour tous les enfants. En guise d’innovation et en prélude à la prochaine rentrée scolaire, nous avons officiellement lancé l’identification sur tout le territoire national de 3 000 enfants à besoin scolaire ou à risque d’abandon scolaire pour un accompagnement en kits de première nécessité. Je voudrais nous exhorter tous à soutenir la mobilisation de ces kits scolaires. J’invite également les structures communautaires à accroître leurs efforts visant à assurer l’accès et le maintien des enfants à l’école », a déclaré Charlotte Daffé.

Mamadou Macka Diallo

666 660 366

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