M’Ballou Traoré, diplômée en mécanique à l’ENAM sise à Coleyah est aujourd’hui cheffe de garage automobile. À l’occasion du 08 mars, journée internationale des femmes, Guinee114.com est allé à sa rencontre. La jeune mère se dit fière d’exercer ce métier autrefois dédié aux hommes.
Madame Diakité M’Ballou Traoré, mère d’une fille nous explique avoir embrassé ce métier grâce à sa tante, qui, elle aussi, pratique la mécanique automobile.
« Je suis née à Siguiri, grandi là-bas. J’ai une tante qui a fait la mécanique, elle travaillait à la SAG. À l’époque, elle pratiquait la mécanique. Maintenant-là elle est là-bas comme superviseur. J’étais très proche d’elle. Chaque fois je la voyais travailler, ça m’a beaucoup touché et ça m’a motivé aussi. Je me demandais aussi est-ce que je peux pratiquer ce métier un jour?
Elle me dit avec le courage, tu peux faire mais c’est pas facile. Quand même, elle m’a encouragé. Mais ça n’a pas été facile parce que ma maman n’a pas aimé mais j’ai pu la sensibiliser pour qu’elle comprenne ce que je fais parce que j’ai beaucoup aimé ce métier », nous a expliqué M’Ballou Traoré, dans sa tenue de travail.
Grâce à ce métier, notre interlocutrice dit qu’elle arrive à subvenir à ses besoins.
« Aujourd’hui Dieu merci! Ça m’apporte beaucoup de choses. Je gagne mes petits besoins dedans sans l’aide de quelqu’un, sans demander quoique ce soit à mon mari. Les gens m’encouragent, certains me respectent, d’autres me critiquent mais avec l’amour de mon métier, je m’en moque de ça », a-t-elle souligné.
Du haut de ses quinze ans d’expériences, M’Ballou Traoré nourrit de grandes ambitions.
«Mon ambition est de travailler dans les compagnies et dans les grandes sociétés. Malheureusement pour moi, lorsque j’ai terminé mes études en 2017, j’ai eu la chance d’avoir un contrat avec la SAG, ça se passait très bien mais lorsque Covid-19 est venu, ça stoppé le travail. Et après ça, ma maman se plaignait beaucoup de mon statut, elle voulait que je me marie maintenant. J’ai essayé de lui parler mais elle a voulu que je me marie parce qu’aujourd’hui pour avoir des enfants c’est pas facile.
Maintenant après ce travail là, en 2019, je suis rentrée à Conakry pour me marier. Trois mois après mon mariage, j’ai repris ici encore pour me débrouiller. Ici je rencontre des difficultés parce que là où je me débrouille-là ce n’est pas agréer comme je le souhaite. Je souhaite travailler dans les compagnies, là où c’est un peu structuré. Je suis là juste pour me débrouiller, je n’ai pas atteint d’abord mon ambition », a t-elle fait savoir.
Mais comment arrive t-elle à concilier foyer et boulot ? M’Ballou répond.
«Je m’entends avec mon mari. Si j’arrive à faire ce métier, c’est grâce à mon mari parce qu’au début, il m’a soutenu. Il y a eu beaucoup de rumeurs avant le mariage d’abord, mais c’est grâce à lui je continue ce métier-là. Je sors le matin, je rentre le soir pour faire le ménage. Quand-même c’est difficile, ici je travaille du lundi au samedi. Le dimanche je fais le ménage, il m’accepte avec tout ça c’est pourquoi je dis c’est grâce à lui. Avec le retard dans la cuisine, mais il accepte», s’est-elle réjouie.
Pour réaliser ses ambitions de travailler dans les grandes compagnies, M’Ballou Traoré tend la main aux autorités de la transition.
«Je sollicite auprès des autorités de nous aider beaucoup surtout nous les femmes. J’ai envie de travailler dans les compagnies. Depuis 2008, je pratique ce métier. Avant je travaillais sous des manguiers avec les hommes mais j’ai vu que je n’ai pas davantage dans ça, j’ai décidé de faire l’école professionnelle. Si l’autorité peux nous aider ici, on est en manque de matériels sinon on peut travailler dans les compagnies», souhaite M’Ballou Traoré.
Mamadou Macka Diallo
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