Le 5 octobre de chaque année est commémorée la Journée Mondiale des Enseignants. Cette année, le thème retenu est « Les enseignants au cœur de la relance de l’éducation ». A cette occasion, le syndicat national de l’éducation (SNE) s’est fendu d’une déclaration dans laquelle il sollicite une amélioration des conditions de vie et de travail des enseignants.
Ci-dessous, la déclaration.
La journée internationale des enseignants a lieu chaque année pour célébrer les enseignants à travers le monde.
Loin d’être une journée festive, le 05 Octobre de chaque année est l’occasion pour nous de réfléchir aux conditions de vie et de travail des enseignants.
En effet, la célébration de cette année nous amène à nous focaliser sur les effets négatifs de la pandémie du coronavirus qui avait provoqué une discontinuité des apprentissages en 2020. Affectant dangereusement la qualité et le niveau de notre système éducatif.
Un an et demi après le début de la crise du coronavirus, la journée mondiale des enseignants met l’accent sur le soutien qu’il convient d’apporter aux enseignants pour qu’ils participent pleinement au processus de relance. C’est pourquoi elle a pour thème « les enseignants au cœur de la relance de l’éducation » en présentant : les conséquences de la pandémie sur la profession enseignante, en mettant en avant des réponses politiques efficaces et prometteuses, et auront pour objectif de définir les mesures à prendre pour que le personnel enseignant développe tout son potentiel
Pour y arriver des conférences thématiques seront organisées durant tout le mois d’octobre pour débattre des sujets brûlants tels que mettre la technologie au service de la relance de l’éducation, innovations dans le perfectionnement des enseignants, libérer l’innovation des enseignants pour soutenir la relance de l’éducation, l’avenir de l’enseignant ou de la profession enseignante et l’enseignement pour la relance post-pandémie.
Chers enseignantes et enseignants de Guinée,
C’est dans un contexte de précarité et de dévalorisation du statut social de l’enseignant que nous célébrons cette journée mémorielle, contexte caractérisé par une pénurie chromique d’enseignants dans nos concessions scolaires, professionnelles et universitaires (plus de 18.000 déficits d’enseignants au pré-universitaire alors que 25.000 enseignants ont été recrutés entre 20111-2018). Ce qui fait de l’éducation la porte d’entrée à la fonction publique. Au même moment plus de 11.000 enseignants volontaires et communautaires attendant un concours de recrutement à la fonction publique qui tarde à se concrétiser par manque de budget dirait-on, alors qu’on a de l’argent pour organiser les élections mais pas pour qualifier notre système éducatif.
Ironie du sort.
De l’autre côté des écoles privées poussent comme des champions sans aucune réglementation.
Conséquence : les enseignants du privé sont traités comme des chairs à canon par certains fondateur d’école qui sont plus commerçants que professionnel de l’éducation et hostiles à toute signature de contrat à durée déterminée ou indéterminée et ce sous la complicité de certains cadres véreux du système éducatif guinéen, partisans de la privatisation de l’éducation.
Camarades Enseignantes et enseignants,
Aujourd’hui la profession enseignante n’attire pas suffisamment de candidats ou ceux qui y viennent le font par nécessité et non par vocation, du fait de la détérioration du statut social des enseignants, le fruit de faibles salaires, de mauvaises conditions de travail et du manque de possibilité en matière de développement de carrière. Ceux qui embrassent cette profession quittent souvent le métier dans les cinq premières années. C’est pourquoi nous invitons les nouvelles autorités du pays, singulièrement le président de la transition, chef de l’Etat et chef suprême des armées le colonel Mamady Doumbouya à faire de l’éducation la boussole qui orientera le rassemblement pour le développement politique et social de la Guinée riche en ressources naturelles mais pauvre en ressources humaines. Car il n’y a de ressource que d’homme qui, une fois bien formé pourra transformer les ressources naturelles en opportunité de développement durable de notre pays.
Pour notre part, nous nous en gageons à les accompagner tout au long de cette transition en vue de poser les bases d’une éducation de qualité, car nous n’attendons pas d’elles, des solutions magiques aux maux qui assaillent notre système éducatif depuis trois décennies.
L’autre problème, c’est le manque de formation continue des enseignants alors que le pays a besoin d’enseignants formes et qualifiés gage de l’amélioration de la qualité de l’éducation et des acquis scolaires.
Chers confrères,
Il convient aussi de mettre un accent particulier sur notre responsabilité dans la déliquescence de notre système éducatif et l’échec massif de nos apprenants aux différents examens nationaux. Car nous nous rendons complices de la commission des antivaleurs qui rouillent le fonctionnement de notre école en traitant les sujets en lieu et place de nos candidats qui sont aujourd’hui partisans du moindre effort. On ne peut pas les enseigner pendant 9 mois et venir composer à leur place. Pourquoi les enseigne-t-on ? Ma foi, c’est pour se rendre compte de leur degré d’assimilation de nos cours-Il est alors grand temps de faire un examen de conscience en s’appropriant la maxime sacerdotale de notre métier qui est le plus noble au monde. Comprendre également que nous avons plus de devoirs que de droits et que c’est l’accomplissement te de nos devoirs qui fait naître nos droits.
Enfin, nous saluons cette nouvelle ère de réconciliation entre les structures syndicales de l’éducations qui, après l’invité faite par le président du CNRD, le Colonel Mamady Doumbouya à toutes les organisations syndicales à œuvrer à l’unité d’action syndicale, ont mis de côté leur égo surdimensionné pour parler d’une seule voix en élaborant un seul mémorandum qui a été déposé au niveau des nouvelles autorités au nom et pour le compte de tous les enseignants de Guinée du pré-universitaire, de l’enseignement professionnel et supérieur. Au moment où le Niger à 100 structures syndicales de l’éducation, le Sénégal une trentaine, la Guinée n’a que 4 (la FSPE, le SLECG, le SNAESURS et le SNE). Donc il n’y a pas trop de syndicats dans le système éducatif guinéen, juste une guerre de positionnement et d’intérêts.
Nous espérons que ce début d’union des structures syndicales de l’éducation fera long feu et nous invitons tous les secrétaires généraux à s’abstenir de tout propos de nature à frustrer les uns et les autres et à remettre en cause cette unité d’action syndicale qui est en construction, car nul n’est exempt de reproches.