Justice : le journaliste Marouane Camara retenu dans les locaux de la DPJ, son avocat révolté

Le journaliste Habib Marouane Camara est retenu dans les locaux de la DPJ (direction de la police judiciaire) où il s’est rendu ce lundi 8 février, en compagnie de son avocat, pour répondre à une convocation suite à la plainte du ministre Bantama Sow relative à des publications concernant le COMIGUI.

«Nous sommes venus avec l’idée que c’est un journaliste que nous accompagnons. Lorsqu’un citoyen vient de lui-même à la police, la première des choses, c’est de lui présenter les motifs de la convocation et puis la plainte, pourquoi il est là. Mais au lieu de cela, ils ont commencé à prendre son identité. Ils ont commencé à lui demander s’il est journaliste, est ce qu’il a un site ? Nous avons dit non, ça ne peut pas continuer, il faut que nous sachions pourquoi il est convoqué. Finalement, ils nous ont montré des coupures tirées sur Facebook, et ces coupures portent en majorité sur son site le Révélateur. C’est-à-dire, il a fait passer des informations sur l’actualité comme tout journaliste l’aurait fait. Et là nous avions dit que ce n’est pas Marouane qui est convoqué mais plutôt un journaliste. Il y a une loi spéciale qui régit les journalistes, donc c’est la citation directe. Nous avons demandé à quitter les lieux avec notre client mais nous avons trouvé une opposition. Nous n’allons jamais accepter de nous associer à une procédure fantôme pour conduire aveuglément nos clients dans des destinations obscure et inconnues », a déclaré Maître Salifou Béavogui, avocat de Habib Marouane, à sa sortie.

Présente, la secrétaire générale du syndicat des professionnels de la presse privée de Guinée (SPPG), Diaraye Guirassy s’est dit  outré par la démarche de la DPJ et promet des actions fortes pour soutenir Habib Marouane Camara. « On était dans le flou par rapport à  cette affaire par ce qu’on avait vu aucune plainte. Nous condamnons cette attitude de la DPJ et demandons à ce qu’on applique la loi L002. Nous ne permettrons jamais qu’un journaliste dans l’exercice de son métier soit jugé sur la base d’une autre loi que la loi L002. Si le contraire se produit dans cette affaire, nous allons enclencher des actions fortes », a promis Diaraye Guirassy.

Souleymane Bah

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