Dans une ordonnance lue à la télévision nationale hier lundi, le président de la Transition a transféré les compétences de la Haute Cour de Justice à la Cour de répression des infractions économiques et financière (CRIEF) récemment créée. Ce qui veut dire que la CRIEF peut désormais juger les hauts commis de l’État s’ils se rendent coupables des infractions économiques et financières.
Dans une interview accordée à un journaliste de Guinee114 ce mardi 7 Décembre 2021, le président du rassemblement pour la renaissance et le développement (RRD), Abdoulaye Kourouma s’est longuement prononcé sur cette décision des nouvelles autorités guinéennes.
« Nous, nous ne sommes pas juristes. Moi je suis économiste en la matière et en même temps politique. Mais nous allons nous renseigner. Est-ce que par ordonnance une telle juridiction peut-être créée. Si tel est le cas tant mieux. Si elle doit avoir son mandat comme une institution qui n’est pas influençable, qui a une période où un délai définit dans le temps et dans l’espace, qui peut rendre crédible, qui peut rendre cette autre Cour de répression des infractions économiques et financières, nous allons le voir. Il faut retenir, dans tous ces débats de la Transition, cette période exceptionnelle tout ce qui va se passer, moi Kourouma je vais considérer comme un acte exceptionnel jusqu’au retour à l’ordre constitutionnel…Si cette Cour est créée pour s’élargir aux membres du CNRD, aux membres du gouvernement actuel, tant mieux. Moi je pense qu’on connaît qui est qui dans le pays et qui a quoi dans le pays. Et on sait que la plus part des ministres qu’on a vu entrer dans le gouvernement n’a pas leurs propres bâtiments. On a mené des enquêtes, la plus part est logée par-ci et par-là. Mais y en a qui sont déjà en train de changer d’habitation maintenant. Donc, à la fin de leur mandat ou de leur gestion, on verra quelles sont les villas ou les immeubles qui ont poussé. Parce que les quatre-vingts ou quatre-vingt dix pour cent des ministres actuels n’ont pas leurs propres domiciles. Il faut tenir compte de tout cela. Si vraiment la lutte contre la corruption concerne tout le monde, le vérificateur ou la Cour fera son travail dès le retour à l’ordre constitutionnel », a laissé entendre le président du RRD, Abdoulaye Kourouma.
Mamadou KOUYATÉ
628 38 09 89