L’ancien ministre de l’unité nationale et des droits de l’homme était l’invité de nos confrères de Fim FM ce jeudi 25 août. Khalifa Gassama Diaby, comme à son habitude, a dit ce qu’il pense du déroulement de la transition guinéenne.
Tout d’abord, sur le manque de dialogue entre la classe politique et le CNRD, l’ancien ministre a indiqué que « cette tentation de la haine des partis politiques est une tentation qui n’est pas sérieuse mais c’est surtout une tentation qui nous mène vers le chemin du totalitarisme ».
Ensuite, Gassama Diaby s’est exprimé sur la durée de la Transition. Pour lui, une transition doit avoir des objectifs mesurés en fonction du temps. À en croire l’ancien ministre des droits de l’homme, la transition guinéenne est confrontée à trois erreurs.
« La première c’est la perception de ce que c’est une transition. La deuxième, c’est la méthode appropriée pour une transition et la troisième c’est la finalité d’une transition. Nous avons constaté que quand est survenu le 05 septembre, il y a eu tout un tas de voix et la plus grande erreur d’une transition est de se donner plus d’objectifs qu’il est nécessaire. La période de transition a ce privilège qu’un gouvernement normal n’a pas. C’est une période où ceux qui sont là, ont la liberté de choisir les questions sur lesquelles ils veulent travailler. Mais quand on fait l’erreur d’avoir une conception large d’une transition, quand on se donne l’objectif comme une gouvernance normale, ils n’en ont ni le temps, ni la légitimité, ni les moyens de le faire. Donc cette perception a plombé le départ de la transition. Il faut revenir sur une perception délimitée de la transition. Une transition c’est une démarche consensuelle, c’est dans le dialogue, on n’impose pas pendant une transition. Le CNRD n’a pas de légitimité démocratique. Le CNRD aura la reconnaissance du peuple et aura l’honneur que le peuple lui donnera quand il aura fini la transition. La méthode qui sied dans une transition c’est le dialogue, le consensus. La finalité ce n’est pas un retour en arrière, c’est l’enracinement démocratique et cela ne peut pas se faire sans la liberté, cela ne peut pas se faire sans les acteurs politiques et sociaux », a longuement expliqué l’ancien ministre de l’unité nationale et des droits de l’homme.
Diop Ramatoulaye
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