Après une tournée à l’intérieur du pays, le ministre de la justice, Alphonse Charles Wright et son équipe sont revenus la semaine dernière à Conakry. Hier mercredi, 15 février 2023, il était devant la presse pour parler cette mission qui a consisté principalement à visiter les prisons et les tribunaux de l’arrière-pays.
À la prison de Kindia où le périple à commencer, le garde des Sceaux, ministre de la justice et des droits de l’homme a découvert qu’un prisonnier a fait dix (10) ans sans dossiers individuels. Il n’a pas manqué aussi de fustiger la situation alimentaire et sanitaire qu’il a pu constater dans les différentes prisons visitées.
«Nous sommes allés au niveau de la prison de Kindia, une triste réalité. Quelqu’un qui a été transféré je ne sais dans quelle maison ou dans quel établissement pénitentiaire depuis 2013, on le prend d’une prison pour une autre sans dossiers, sans papiers. Ce Monsieur depuis 2013, il est mourant au niveau de la prison de Kindia complètement fini, assis là sans espoir se dire que je suis dans un État de droit mais où sont mes droits en tant que citoyen privé de liberté. Ça veut dire que si je ne partais pas, peut-être qu’on va m’envoyer un rapport pour dire que tel est décédé. On aurait dit oui, procéder à son inhumation en respectant sa dignité humaine mais ce péché-là restera et demeurera parce que quoi qu’il ait fait ça c’est entre lui et la loi. On a l’obligation de respecter ses droits. C’est important», a révélé Alphonse Charles Wright, garde des Sceaux, ministre de la justice et des droits de l’homme.
Et d’ajouter: «…dans tout ça, dans un service pénitentiaire où il y a des femmes en détention, il n’y a qu’une seule femme garde pénitentiaire. Et ces femmes-là qui s’occupent d’elles? Qu’est-ce que j’ai décidé sur place? J’ai dit à l’administration pénitentiaire que désormais aucun détenu ne peut être dans une prison sans qu’il ne puisse avoir ce qu’on appelle son dossier. Ça m’a permis aujourd’hui de savoir à Kindia quels sont les détenus qui sont condamnés? Quels sont les détenus prévenus? Et qui a envoyé qui et comment ?
Depuis 1958, le dossier individuel n’a jamais existé. En un temps record, on a réglé le problème».
Mamadou Macka Diallo
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