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Kindia: réalité et impacts des difficultés d’accès des groupements de femmes aux financements

A l’images d’autres pays la Guinée s’est inscrite dans le cadre de la mis en œuvre des Objectifs de Développement Durable (ODD). Pour y arriver, les autorités guinéennes et leurs partenaires techniques et financiers s’activent dans la promotion des droits des femmes en passant notamment par l’autonomisation de la gente féminine. Malgré ces efforts, certaines femmes entrepreneures vivant en milieu rural peinent à avoir l’accès au financement. Ce constat est renforcé par des statistiques de la Société Financière Internationale (SFI) du groupe de la Banque Mondiale (BM) qui affichent 62% de PME féminines en Guinée qui identifient l’accès au financement comme l’un des principaux défis à la croissance de leurs activités.
Dans la région de Kindia située à 130 km de la capitale Conakry, des femmes entrepreneures se réunissent en des groupements pour faire plusieurs activités génératrices de revenus comme la teinture, la saponification, l’agriculture… Cependant, elles éprouvent des difficultés à obtention un financement de la part de l’Etat et des autres bailleurs de fonds. C’est le cas du groupement El hadj Abdourahmane Sow qui regroupe cinquante femmes évoluant dans la teinture et la saponification.
Créé il y a sept (07) ans, ce groupement évolue sur fonds propres à travers des cotisations mensuelles de cinquante mille francs guinéens par membre. Parmi elles, seules trois sont fonctionnaires. Les autres sont des veuves et des ménagères. Selon la présidente, Néné Yelikha Camara, leur groupement n’a bénéficié que d’un seul accompagnement depuis sa création. «Au prime abord, on travaillait sur fonds propres qu’on a collectés nous-mêmes. On a acheté les premiers matériaux. Après, on a bénéficié d’un financement grâce à l’ONG Adegui qui nous a octroyé d’autres matériaux. Depuis, on tente d’avoir d’autres financements mais on n’y arrive toujours pas. Mais qu’à cela ne tienne, nous continuons les cotisations mensuelles et nous travaillons avec ça», a-t-elle fait savoir.
A l’occasion de la célébration de la journée internationale des droits des femmes le 08 mars 2022, le président de la transition, le colonel Mamady Doumbouya, sept (7) mois après sa prise du pouvoir, a annoncé une « subvention non remboursable » qu’il accorde à trois cents (300) groupements de femmes. Dans la région de Kindia, sur les dix (10) groupements qui ont été sélectionnés pour accéder à cette subvention, celui d’Abdourahmane Sow n’y figure pas alors qu’il a tous les documents administratifs à jour. Les membres dénoncent une sélection par affinité des bénéficiaires.
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«Lorsqu’on a appris à la télévision nationale que le Président de la République a accordé une importante somme d’argent à 300 groupements de femmes du pays sans remboursement, dès le lendemain je suis allée voir la présidente de notre groupement pour lui en parler. On est allé voir une femme de la promotion féminine pour lui parler de notre groupement dans l’espoir d’être parmi les bénéficiaires.
Par la suite on m’a appelée depuis Conakry pour me demander le nom du groupement et le numéro de notre compte bancaire, j’ai donné toutes ces informations. Nous gardions espoir de figurer parmi ces groupements qui allaient bénéficier, sauf que nous avons été surprises de voir à la préfecture d’autres groupements être appelés. Ils leur ont remis l’argent. Nous, le groupement a été ignoré. Ils ont fait le partage par affinité, en choisissant par copinage. Ce n’est pas pour aider les femmes, ils ont fait du favoritisme dans le partage», s’est indignée Tenin Camara, trésorière du groupement.
Kindia: réalités et impacts des difficultés d'accès des groupements de femmes aux financements
Des femmes membres du groupement Elhad Abdourahmane Sow
Mais selon Hadja Aïssata Camara directrice préfectorale de la promotion féminine, de l’enfance et des personnes vulnérables que nous avons contactée, le groupement El Hadj Abdourahmane Sow n’aurait pas tapé à la bonne porte. Elle explique que le choix des bénéficiaires a été fait au niveau du gouvernorat suivant deux critères notamment l’agrément et le numéro du compte bancaire. Comprenant leur frustration, la directrice invite ces femmes à garder la patience pour d’autres occasions.
Pour améliorer leurs conditions de travail afin de subvenir aux besoins de leurs familles, ces femmes lancent un appel à l’endroit de l’Etat et des bailleurs de fonds. « Nous demandons aux autorités et aux partenaires techniques et financiers de nous accompagner. Si on obtient un financement, il pourrait accélérer notre production, nous aider dans la prise en charge de nos familles. Nous pourrons même diversifier nos activités. Quand nous avons eu le soutien de l’ONG ADEGUI par exemple, ça nous a permis de booster notre production et améliorer nos finances. Donc obtenir un financement supplémentaire va nous permettre de travailler plus, faire plus de gain et de profit, faire une meilleure prise en charge de nos familles», a lancé Hadja Bintou Sakho, conseillère.
Pour rappel, le droit des femmes au développement socio-économique est garanti par un ensemble d’instruments juridiques, notamment par la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme et des peuples, le pacte International relatif aux Droits Economiques Sociaux et Culturels, la Convention contre toute forme de discrimination à l’égard des femmes et le protocole de la Charte africaine des droits de l’Homme et des peuples, relatif aux droits de la femme en Afrique appelé (Protocole de Maputo).
Diop Ramatoulaye
666751610

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