Le ministre de l’Information et de la Communication, Fana Soumah, a récemment été au centre d’une polémique suite à une rencontre avec des professionnels des médias à Kissidougou. Certains médias ont déformé ses propos, laissant entendre qu’il aurait demandé aux journalistes de s’éloigner des émissions politiques. Cependant, une analyse approfondie de ses déclarations révèle une tout autre réalité.
Contexte et clarification des propos
Lors de cette rencontre, le ministre Soumah a souligné l’importance du rôle des médias dans la consolidation de la paix et de la cohésion sociale, surtout en cette année électorale 2025. Il a appelé les journalistes à privilégier l’intérêt national et à œuvrer pour la stabilité du pays. Il a notamment déclaré :
L’année 2025 est une année électorale. À cet effet, les médias ont un rôle indispensable à jouer. Celui de stabiliser le pays, de renforcer le vivre-ensemble et la cohésion. Les médias sont très suivis par les communautés. C’est pourquoi ils doivent tous mettre l’intérêt de la Guinée en avant. Des grandes actions pour le développement de notre pays sont lancées. Mais aucune action ne peut être réalisée sans la paix, le vivre-ensemble et la quiétude sociale. »
Ces propos ne contiennent aucune injonction à éviter les émissions politiques. Au contraire, le ministre a rappelé que des émissions politiques comme « Opinion croisée » et « Presse Hebdo » continuent d’être diffusées sur les médias publics, ce qui démontre que son message était axé sur la responsabilité et non sur la restriction.
Le rôle des médias selon Fana Soumah
Fana Soumah a toujours insisté sur le rôle crucial des médias dans la construction nationale. Il a rappelé que les journalistes sont des acteurs clés dans la promotion de l’unité nationale et du dialogue. Selon lui, les médias doivent mettre en avant les initiatives positives du gouvernement et contribuer à créer un climat de confiance et de coopération parmi les citoyens.
Les médias jouent un rôle fondamental en tant que vecteurs d’information et de sensibilisation. Les journalistes disposent du pouvoir de façonner l’opinion publique et d’encourager une culture de dialogue et de compréhension entre les différents segments de la société guinéenne. »
Professionnalisme et éthique journalistique
Le ministre a également abordé la question de l’éthique journalistique, rappelant que les journalistes ne doivent pas se comporter comme des blogueurs ou des influenceurs sur les réseaux sociaux. Il a insisté sur la nécessité de respecter les règles déontologiques, notamment en évitant de s’immiscer dans la vie privée des individus ou de régler des comptes personnels à travers les médias.
Nous ne sommes pas des blogueurs. Il faut faire très attention. Le journaliste n’est pas quelqu’un qui va sur Facebook pour raconter des choses. Tu peux avoir ta page, mais qu’elle soit au moins crédible. L’écriture d’un journaliste est différente des autres. Le journaliste respecte les règles : qui, quand, où, etc. »
Appel à la responsabilité collective
Fana Soumah a appelé à une prise de conscience collective parmi les journalistes, les invitant à contribuer à la pacification et au développement durable de la Guinée. Il a souligné que l’avenir du pays dépend de la capacité de tous à travailler ensemble dans un esprit de dialogue et de cohésion sociale.
En attendant, j’invite mes confrères journalistes à une prise de conscience collective sur l’importance de l’unité nationale et du développement durable. Nous sommes avant tout des acteurs de la cohésion sociale. Par conséquent, nous devons, à travers nos différents articles, émissions, tribunes, billets et éditoriaux, contribuer à la pacification de notre belle Guinée.
Les propos de Fana Soumah ont été mal interprétés par certains médias, mais une analyse objective de ses déclarations montre qu’il n’a jamais cherché à limiter la liberté d’expression. Au contraire, il a appelé à un journalisme responsable et éthique, axé sur la promotion de la paix et de l’unité nationale. En cette période électorale cruciale, son message vise à renforcer le rôle des médias comme acteurs de stabilité et de développement.
Abdoulaye Bouka BARRY