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La Finance islamique, levier de développement économique : le nouveau gouvernement va-t-il tirer profit de cette finance participative ? 

Gouverner autrement c’est aussi la répartition juste et équitable des revenus et de la richesse, également la lutte contre la corruption et la mauvaise gouvernance. Dans ce sens, la bonne gouvernance nécessite la mise  en place d’un ensemble de mesures et de dispositifs pour instaurer un climat de confiance, de transparence et de responsabilité indispensable pour promouvoir des investissements à long terme, la stabilité financière et l’intégrité dans les affaires, en sauvegardant les intérêts des différentes parties. 

 A cet égard, la finance islamique promeut une répartition juste et équitable des revenus et de la richesse. Parce qu’elle est très connectée à l’économie réelle et qu’elle repose sur le partage des risques, la finance islamique peut contribuer à l’amélioration de la stabilité du secteur financier comme indique le rapport de la BM (https://www.banquemondiale.org). 

    La finance islamique est une véritable alternative pour le développement du continent africain. Une réalité qui s’explique par ses spécificités tournantes autour de l’éthique et ses produits mieux adaptés au besoin de développement économique durable.  Aujourd’hui, la finance islamique dans le monde pèse plus de 2000Mds $ d’actifs, et un taux de croissance annuel moyen de +15%. L’encours estimé à plus de  2 500 milliards de dollars en 2020.

    J’ose croire que la nouvelle politique de la finance islamique pourrait aider le nouveau  gouvernement à doter notre patrie des infrastructures modernes et idoines. Au regard de ces avantages, cette finance participative est un moteur pour la construction des infrastructures publiques, elle a une ingénierie appropriée pour valoriser et reconstruire les routes, les ports, les aéroports, les hôpitaux, les universités et surtout la promotion de secteur industriel et surtout la transformation.    

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    A cet effet, les marchés de type obligataire (sukuk) sont en particulier adaptés au financement des infrastructures et à la promotion de l’entrepreneuriat. Selon le rapport de la Banque Mondiale, il est indispensable de recourir à l’émission de sukuk souverains pour développer ce marché en général, mais aussi favoriser la transparence et l’efficacité dans la détermination des prix des actifs.  

Si gouverner autrement se définit comme la lutte contre la pauvreté 

La finance islamique demeure un atout dans cette politique de lutte contre la précarité, fort de ces principes, la finance islamique est à nos jours une arme essentielle et incontournable de lutte contre la pauvreté, la précarité. Ses principes et outils sont adaptés à la promotion du domaine de la philanthropie. 

   Le rapport de la Banque Mondiale qualifie explicitement que,  la finance islamique est une finance socialement responsable, l’importance des institutions et des instruments de la finance sociale islamique (zakat,waqf) qui sont enracinés dans les principes de redistribution des richesses et de la charité, et qui peuvent, à ce titre, contribuer à la lutte contre la pauvreté, en favorisant en particulier la constitution d’un filet de sécurité pour les personnes qui vivent dans une pauvreté extrême. Il recommande de mettre en place des systèmes de gouvernance en vue d’assurer un fonctionnement plus ordonné de ce secteur.    

Le nouveau gouvernement va-t-il emèttre des obligations islamiques (Sukuk) ?

Depuis quelques années, les pays de la sous-région ont fait déjà un projet de lever de fonds avec un modèle sukuk qui fait aujourd’hui de succès incontestables et réforme la croissance économique de ces pays. Les chiffres sont à des centaines milliards CFA. C’est dans ce cadre que le 23 janvier 2017, la BCEAO a lancé le projet de loi-modèle « Sukuk » pour l’Afrique sub-saharienne. Malgré cela,  l’Etat guinéen avait lancé en 2019 un emprunt obligataire d’un montant nominal de 168 millions de dollars, soit (1.600 milliards francs guinéens GNF, monnaie locale). 

    Cependant, en proposant ce type emprunt obligataire islamique (sukuk), l’Etat Guinée pouvait doubler ce chiffre. C’est pourquoi, il serait très appréciable et recommandé  que le nouveau gouvernement  suive le chemin des pays de la sous-région afin que la prochaine levée d’emprunts obligataires soit réajustée par l’intégration du modèle Sukuk, qui permettra aux institutions financières islamiques nationales, régionales et internationales de souscrire au bénéfice de notre gigantesque projet  infrastructures d’envergure dans le pays. 

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La finance islamique est une tendance trop importante et mondiale  pour être ignorée par  la Guinée

     L’encours estimé est à plus de  2 500 milliards de dollars. Cette finance s’annonce comme une nouvelle alternative viable en mesure de contribuer à une meilleure mobilisation de l’épargne locale, d’améliorer l’inclusion financière et économique des populations musulmans (celles-ci constituant 41% des populations africaines et d’attirer une nouvelle catégorie d’investisseurs dans la région.  Le total actif se chiffre à plus 37.9 milliards USD sur notre continent, comme indique (Islamic Financial Services Indistry Stability Repport 2002). En  Afrique de l’Ouest, la majorité des pays ont règlementé ce secteur par des projets de loi, et la demande d’agrément se multiplie par des institutions financières islamiques (Assurance islamique & Microfinance) l’état guinéen doit prendre des mesure pour la bonne gouvernance de cette finance alternative en Guinée.   

En outre, étant une société de confession religieuse,  la religion a défini des normes éthiques et morales, pour défendre l’intégrité, l’équité, le partage des risques et le bien-être de toute la société.  Inciter à l’honnêteté, à la confiance, et à la justice sociale. Ces valeurs universelles ont été la force de la société africaine, nous devons faire recours à ces valeurs ancestrales dans la gestion de notre  état moderne et bannir la corruption et la mauvaise habitude.  

     Somme toute, pour accroitre les activités des institutions financières islamiques de la place et créer une concurrence avantageuse entre les populations  et attirer l’investissement, nous recommandons au nouveau gouvernement de la quatrième république :

  • L’élaboration d’un projet de lois pour l’implémentation d’un cadre juridique et institutionnel de la finance islamique en Guinée;
  • L’émission des Sukuk pour mobiliser des fonds pour faire bénéficier à la Guinée d’infrastructures dignes de noms (route, électricité, port aéroport et hôpitaux etc.).  

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MANSARE Ibrahim

Spécialiste de la   Finance Islamique

Secrétaire Général Adjoint de l’Association Guinéen pour la promotion de la Finance Islamique en Guinée (AGFI)

E-mail : ibramansaren@gmail.co

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