La Guinée interdite d’abriter les matchs internationaux: « Ça va créer indubitablement des difficultés pour nos équipes » (Analyste)

Quelques jours après le coup d’Etat perpétré par le Groupement des Forces Spéciales contre le régime du Professeur Alpha Condé, plusieurs décisions ont été prises à l’encontre de la Guinée par des institutions Africaines et internationales. C’est le cas de la FIFA (fédération internationale de football association) et de la CAF (confédération africaine de football) qui ont décidé d’annuler tous les matchs internationaux programmés en Guinée jusqu’à « nouvel ordre ».

 
Pour en savoir d’avantages, nous avons tendu notre micro à Thierno Saïdou Diakité, journaliste et consultant sportif. Pour cet analyste, cette situation n’est pas en faveur de « nos équipes ». « Ça va créer indubitablement des difficultés pour nos équipes parce que figurez-vous la Guinée est engagée pour les éliminatoires de la coupe du monde 2022. Nous sommes dans le groupe I avec le Maroc, le Soudan et la Guinée-Bissau. Malheureusement le match aller (Guinée-Maroc) qui devait se dérouler à Conakry va être délocalisé au Maroc. C’est-à-dire que la CAF a pris une décision, les matchs allés et retours de la Guinée vont se jouer au Maroc dans une combine de championnat. Ce qui veut dire que le Maroc qui va abriter ces matchs est quelque peu avantageux par rapport aux autres adversaires la Guinée-Bissau, le Soudan et la Guinée. Moi j’aurai souhaité qu’on trouve un autre pays pour délocaliser les matchs qui vont être disputés avec le Maroc pour que les équipes aient au moins les mêmes conditions de compétition. Il va s’en dire que c’est le Maroc qui est avantageux, les matchs vont se dérouler sur leur propre installation, devant leur public, ils auront beaucoup plus d’atouts par rapport à leurs adversaires pour la qualification. Et c’est bien dommage pour la Guinée qui va jouer loin de ses bases sans l’appui du public et avec toutes les difficultés qu’on connait. Parce que dans les pays Maghrébins, ils trouvent toujours des astuces pour un peu déconcentrer leurs adversaires et avoir un certain avantage même psychologique », a expliqué Thierno Saïdou Diakité en précisant que cette décision n’est « nullement liée » à la crise qui mine la fédération guinéenne de football depuis plusieurs mois.
 
« Ce n’est pas liée à la crise que traverse la FEGUIFOOT. C’est une situation qu’ils ont apprécié de préoccupante pour l’intégrité des sportifs, des dirigeants et des officiels de la CAF. Donc il faut le reconnaitre, ce sont les évènements du 5 septembre qui ont emmené les autorités de la CAF et de la FIFA à délocaliser les matchs qui étaient programmés sur Conakry. Donc, la crise de la fédération perdure depuis le mois de février, on attend instamment peut-être dans quelques jours une décision de la FIFA à ce sujet. Donc, ce n’est nullement liée à la crise qui perdure à la fédération », précise-t-il.
 
Par ailleurs, le consultant sportif a indiqué que les nouvelles autorités guinéennes ont adressé un courrier aux « instances de la CAF » mais qui n’a toujours pas prospéré.
« Je pense que les nouvelles autorités, la semaine dernière, avait adressé un courrier aux instances de la CAF pour les assurer que toutes les dispositions allaient être prises pour assurer la sécurité des matchs qui sont programmés sur la Guinée. Malheureusement ils n’ont pas pris acte des garanties données par les nouvelles autorités. C’est ainsi que malheureusement pour nous, les matchs programmés pour octobre et novembre vont se dérouler au Maroc », a-t-il indiqué.
 
À rappeler que le putsch militaire du 5 septembre dernier a coïncidé à la préparation du match allé contre le Maroc qui devrait se jouer au Stade Général Lansana de Nongo (Conakry) et qui a été finalement reporté.
 
Mamadou Macka Diallo
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