,

La mère  de Mamady Keïta tué ce lundi: “je ne pardonne pas…son bourreau”

Mamady Keïta, élève en 10ème année a été tué ce lundi à Sonfonia dans la commune de Ratoma, en marge d’une manifestation suite à la grève générale et illimitée déclenchée par le mouvement syndical guinéen. Selon la version de la famille de feu Mamady Keïta, le jeune était allé acheter à manger dans son quartier, c’est là-bas qu´il a reçu la balle au niveau de son cou.
Quelques heures après le décès du jeune adolescent, une équipe de journalistes dont un de guinee114.com s’est rendue à la famille mortuaire à Sonfonia Casse secteur2 ou Tamouya. Sur place, c’est la tristesse et la désolation. Les larmes aux yeux, Taïbou Diallo, la mère de la victime, a expliqué les derniers échanges qu’elle a eu avec son enfant avant d’aller à l´hôpital Donka où elle avaitun rendez-vous. Elle souhaite que la justice joue son rôle pour situer les responsabilités.
“Hier nuit, je lui ai dit que je devais aller à Donka aujourd’hui pour le traitement de son petit frère. Le matin, à 6 heures 20 minutes je lui ai réveillé et je l´ai donné 10 000 francs guinéens pour acheter le petit déjeuner et que lui et ses jeunes frères restent dans la cour jusqu’à mon retour. C’est dans cette situation je suis sortie pour aller à Donka. Quand j’ai reçu les résultats des examens [médicaux], mon téléphone a sonné, c’était l’un de ses amis. Ce dernier m’a dit qu’ils ont tiré sur Mohamed. Je lui ai demandé où il était allé? Il m’a dit: qu’il était allé acheter à manger c’est là-bas qu´il a reçu une balle. Ils m’ont dit de les attendre à Donka avant leur arrivée il était déjà mort. Il devait faire le brevet cette année, il a 17 ans. Je demande à la justice de jouer son rôle mais je ne pardonne pas son bourreau et je ne pardonnerai pas”, a fait savoir Taïbou Diallo, mère de la victime.
Mamadou Alpha Diallo, voisin de la famille de la victime, parle des circonstances dans lesquelles le jeune Mohamed a reçu la balle. Il a également fustigé l’usage d’arme létale dans le maintien de l’ordre lors des manifestations socio-politiques.
“La nouvelle est venue subitement à travers ses collègues. À 11 heures, on a été informé que l’enfant a reçu une balle au niveau de son cou. C’est ainsi que ses collègues l’ont transporté dans une clinique à côté. C’est là-bas où j’ai trouvé le petit couvert de sang. Donc, c’est ainsi que le médecin a dit qu’il ne peut pas gérer le cas. J’ai dit, on va l’évacuer à Donka. Des voisins nous ont donné un véhicule, c’est ainsi qu’on a pris la route de Donka. Une fois à Donka, les médecins nous ont dit que c’est un corps que nous avons déposé. Ils ont pris les renseignements du défunt et ils nous ont dit directement d’envoyer le corps au niveau de la morgue de l’hôpital.
Il était très d’accord avec mes deux garçons, c’est leur collègue direct. Ils font tout ensemble. Vraiment, je suis abattu par cette nouvelle. Aujourd’hui c’est tout le quartier qui est en deuil. C’est un enfant qui est sage, sympathique, tout le monde parle de lui dans le bon sens. Quand l’acte a eu lieu tout le monde s’est mobilisé pour l’accompagner.
À l’endroit des autorités, l’État n’a qu’à prendre ses dispositions. On dit une manifestation, il ne faut pas tirer à balles et ça c’est une balle réelle. Au moins, ils peuvent utiliser les gaz lacrymogènes et non les balles réelles. C’est des humains, ce ne sont pas des animaux. Mais quand ils utilisent les balles réelles, ça fait très mal, l’État n’a qu’à revoir leur politique, surtout, signaler ça à la sécurité. On n’est pas en guerre, c’est juste une manifestation”, a fustigé Mamadou Alpha Diallo.
Mamadou Macka Diallo 
666 660 366 

Articles similaires