Il y a urgence à réagir. Alors que l’âge moyen de la population guinéenne est de 27 ans, environ 70% des leaders politiques de Guinée ont plus de 60 ans. Et moins de 10% ont moins de 40 ans. C’est dire combien est le décalage des politiques avec l’ensemble de la population. Il ne faut pas ensuite s’étonner si les citoyens n’ont plus aucune confiance en la politique ou s’estiment peu ou mal représentés par leur classe politique et renoncent à aller voter.
La Guinée est ainsi faite que pour faire évoluer les choses, rien de tel qu’une contrainte rigoureuse. Pour preuve, si la représentativité des femmes sur la liste des partis politiques à l’élection législative s’est améliorée, c’est d’abord grâce à la contrainte. Avant la contrainte des années 2010, qui oblige une représentativité de 30% des femmes, la représentation des femmes dans les listes des partis politiques était à la traine.
Les politiciens guinéens ont cette fâcheuse tendance à s’accrocher à leur siège et à ses privilèges, et à revenir devant les électeurs, même après les pires claques électorales, voire les soupçons de corruption. On dit que la politique est une drogue, donc rien de tel que le sevrage. La mise à la retraite forcée provoquerait un renouvellement nécessaire de la classe politique guinéenne.
La volonté affichée du CNRD de rajeunir la classe politique ne souffre d’aucune ambigüité. Pour preuve, l’échec cuisant de la vieille classe politique a été dénoncé et fustigé par le Président de la transition lui-même à la suite de la prise du pouvoir le 05 septembre dernier, les séries de décret faisant état du renouvellement et le rajeunissement de l’administration, à cela s’ajoute le rejet de la demande de mise en place d’un cadre de dialogue avec la vieille classe politique.
Pour moi, ces actions manifestes du CNRD sont non seulement un signal mais aussi un cri de cœur à l’endroit de la jeunesse politique de Guinée. C’est donc à la jeunesse de prendre sa responsabilité et toute sa responsabilité pour soutenir et alourdir cette volonté salutaire des autorités de la transition.
Cependant si le renouvellement de la classe politique s’avère une nécessité absolue pour l’avenir de notre pays, il ne faut pas perdre de vue le rôle de la loi et celui des forces sociales montantes. On ne pourra le décréter sans tordre la main de la démocratie et de la quiétude sociale.
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Cheick Oumar TRAORE
Président de l’Upag Les Patriotes