La Présidence guinéenne répond au Président Embaló: “C’est une sortie solitaire, irresponsable et inappropriée”

Hier mercredi, le président de la conférence des chefs d’Etats de la CEDEAO a déclaré que la durée de la transition en Guinée à 36 mois est inaccessible pour la CEDEAO et que si la junte guinéenne maintenait cette durée, de lourdes sanctions seront prises à son encontre au prochain sommet. Ce jeudi, par la voix du Colonel Amara Camara, Secrétaire général à la Présidence de la République, en même temps porte-parole, les autorités guinéennes ont réagi à cette sortie du président de la Guinée Bissau. 

 

“Avant tout, nous regrettons cette sortie solitaire, irresponsable et inappropriée à l’égard du peuple souverain de Guinée. Comme vous le savez tous, la fonction de président de la conférence des chefs d’Etats de la CEDEAO est d’une grande exigence et ne voudrait pas que l’on estime que ce statut donne le droit de parler et de décider en lieu et place de ses paires avant même de leur avoir consulté. Depuis son arrivée à la tête de cette institution respectable, le président Embaló s’illustre dans ses prises de position personnelle au mépris de ses homologues présidents. D’abord, le bon sens et le respect de notre sous-région voudrait que l’on s’abstienne d’organiser des sommets de la CEDEAO en dehors des terres d’Afrique de l’ouest. La jeunesse consciente africaine pleure dans son âme que son sort et sa situation soient décidés d’avance par quelqu’un et à des milliers de kilomètres. Cela démontre clairement aussi, le manque de rigueur en soi à un certain moment. À lui entendre et à lui prendre aux mots, en imposant à ses pairs la tenue de ce sommet en dehors de son espace géographique, son leadership aura permis de donner l’occasion aux autres de ne pas nous prendre au sérieux. À moins que ça ne soit çà son objectif. Dès lors, il est donc permis d’inviter le patron des chefs d’Etats de la CEDEAO, comme il le prétend, à œuvrer davantage pour l’honneur et la grandeur de nos peuples”, a lancé Colonel Amara réitérant ainsi le message du président de la transition qui assure que les autorités de la transition “ne reculeront pas”.

 
 “Le mensonge grossier et les propos qui s’apparentent à de l’intimidation sont aujourd’hui des pratiques rétrogrades qui n’honorent pas son auteur et ternissent par la même occasion l’image de marque de la CEDEAO. Nous ne voulons pas porter cette honte. C’est pourquoi le temps est venu de dire ce qui a été dit en Guinée et qui est archi faux et décousu de tout sens. Ce dont il a été question dans les échanges est le contenu du chronogramme de la Transition. Nous ne ferons l’objet d’aucune publicité pour personne et pour quelques raisons que ce soient. Le respect de notre pays et de nos dirigeants est la base de toute relation au sein même de la CEDEAO. L’instabilité ne peut être une marque de gouvernance ou un droit acquis. La démarche du président Embaló procède d’une diabolisation du régime de la transition en Guinée. Ça ne marchera pas parce que ses intentions et son orientation sont connues. Toutes les démarches menées par lui en lieu et place de la CEDEAO étaient de nature à entériner son choix de candidats pour les futures élections. Nous ne laisserons personne prendre en otage la voix du peuple. Si cela nous vaut de l’acharnement, nous voulons rassurer la communauté nationale et internationale que le peuple souverain de Guinée sera au rendez-vous de l’histoire parce que nous ne reculerons pas. Nous invitons les uns et les autres à la vigilance. Une autre évidence est le fait qu’il y ait une nouvelle dynamique dans nos pays qui est impulsée par une nouvelle génération de dirigeants à laquelle appartient le président Doumbouya. Il ne fera pas de suivisme.  Pour ceux qui interrogent l’histoire, on sait qu’en Guinée et partout dans le monde le Guinéen n’aime pas le manque de respect ou un quelconque dictat. Nous avons volontairement ouvert toutes nos portes à la CEDEAO mais nous nous resignons d’accepter l’image souveraineté de notre si chère institution sous-régionale ne soit pris en otage par des sorties non maîtrisées et imprévisibles du président Embalóa fait savoir le Colonel Amara Camara, ministre secrétaire général à la Présidence de la République. 
 
Diop Ramatoulaye 
666-75-16-10 

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