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La tête de Claude Pivi mise à prix : Bah Oury désapprouve cette méthode des autorités

500 millions de francs guinéens, c’est le montant promis à titre de récompense à toute personne qui aiderait les autorités guinéennes à avoir des informations permettant de retrouver le colonel Claude Pivi. Ce dernier est en cavale depuis son exfiltration de la Maison centrale de Conakry il y a exactement une semaine. Mais cette annonce du ministre de la Justice n’est pas bien accueillie par Bah Oury.

Le président de l’Union des Démocrates pour la Renaissance de la Guinée (UDRG) estime que mettre à prix la tête du fugitif est une décision dangereuse. Ce leader politique guinéen propose au gouvernement une autre méthode qu’il pense être plus efficace et sans aucun risque de violence et de dégâts. Il l’a dit ce samedi, 11 novembre 2023, à l’occasion de l’assemblée générale de sa formation politique.

« Concernant la prime de cinq cent millions (500 000 000 GNF) qui est proposée pour donner des indications sur l’itinéraire du colonel Pivi, nous n’avons pas cette tradition. Et vous savez qu’avec ça, des abus peuvent être commis. Des personnes innocentes peuvent être indexées. La délation peut amener à ce que n’importe qui puisse se retrouver dans une situation qu’il ne peut pas expliquer parce que l’argent est un élément extrêmement dangereux, et ça ne permet pas de résoudre les problèmes. Au contraire, ça pousse à créer d’autres problèmes. Il y a des méthodes qui ne coûtent pas grand-chose, mais qui permettent de résoudre le problème. Le colonel Pivi est une personnalité connue en République de Guinée. On connaît les liens qui existent entre le colonel et sa famille, et sa région et Macenta (sa préfecture).

Il y a des canaux souterrains à travers les personnes ressources, les autorités morales, qui peuvent permettre de résoudre ce problème sans qu’il y ait un coup de feu, sans qu’il y ait quelqu’un qui soit blessé pour que le colonel Pivi reprenne le chemin de la Maison centrale en toute sécurité. C’est ce que nous préconisons. J’espère et je souhaite que les autorités utilisent cette méthode qui permettra de ne pas rentrer dans une politique de chasse à l’homme avec toutes les exactions et les dérives susceptibles d’être commises. Parce que plus il y a exactions, plus il y a des dérives, plus il y a des situations où la violence intervient, on ne pourra que renforcer un climat de crise qui n’est pas du tout dans l’intérêt de la Guinée d’aujourd’hui ni de demain », a déclaré Bah Oury devant ses militants réunis au siège de l’UDRG, à Kipé (Conakry).

Le président de cette formation politique désapprouve également l’attitude du ministre de la Justice et des droits de l’Homme après l’attaque survenue le 04 novembre dernier à la Maison centrale de Conakry. Alphonse Charles Wright s’est rendu sur le terrain pour déverser sa colère sur les responsables de la prison et leurs agents. La vidéo de cette scène a suscité une vague de réactions sur les réseaux sociaux. « Je pense que la réaction populaire a été suffisante pour montrer qu’il y a une désapprobation générale par rapport à cette attitude », a dit Bah Oury.

Mamadou Macka Diallo 

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