L’an un du CNRD: Gabriel Haba du CNOSCG fait l’état des lieux, acquis et faiblesses

C’est un bilan plutôt mitigé que dresse le secrétaire exécutif du conseil national des organisations de la société civile guinéenne douze mois après la prise du pouvoir par le CNRD. Gabriel Haba qui a accordé un entretien à notre rédaction estime que le tableau n’est certes pas rose, mais beaucoup d’acquis ont été également obtenus. Entre autres, la moralisation de la vie publique par la mise en place de la CRIEF, le rajeunissement de l’administration, ou encore. 

 
“L’avènement du CNRD a permis de stopper la culture d’accaparement du pouvoir qui s’était déjà emparé de la masse politique. On était en démocratie, il y avait un régime qui avait forcé un troisième mandat et cela s’il aboutissait donnerait une culture que les politiques n’oublieront pas d’adopter à chaque fois qu’ils seront au pourvoir. Donc ça permit au peuple de se soulager et savourer les conséquences du troisième mandat. L’autre chose je trouve qu’il y a des acquis même s’il faut regretter par endroit quelques dérapages”, fait remarquer le secrétaire exécutif du CNOSCG dans sa narration introductive. 
 
Dans sa logique, Gabriel Haba énumère quelques acquis. ” L’un des acquis, c’est la moralisation de la gestion publique. Si dans le passé les Guinéens étaient moulés dans la culture de la corruption et de détournement aujourd’hui même quand on n’a besoin d’un service public, aucun agent de l’État ne se permet d’arnaquer les citoyens, bref le phénomène s’est beaucoup plus réduit. Tous les soupçons de détournement par l’existence de la CRIEF sont en train d’être traqués et il y a un espoir que la Guinée peut lutter contre ce mal. L’autre chose c’est justement le fait de rajeunir l’administration publique. Il y a des jeunes qui ont aujourd’hui accédé à des postes de responsabilités, on ne pouvait pas rêver à cela dans le passé. Et le colonel a montré aux Guinéens qu’il n’y a pas une école d’expérience, il suffit de mettre les jeunes à l’épreuve. La troisième chose qu’il faut noter c’est le fait de rapprocher les gouvernés des gouvernants à travers l’immersion gouvernementale. Ce déplacement des ministres pour l’intérieur du pays à permis aux dirigeants ceux dont souffrent les bas citoyens. Pour finir, quand je prend le pouvoir judiciaire, il y a une réduction en grande partie de la justice populaire. Aujourd’hui chacun porte plainte lorsqu’il se sent léser dans ses droits, parce que tout simplement la confiance en la justice est en train de se rétablir. Cela est un acquis considérable”reconnaît l’activiste de la société civile qui ne se jeûne pas aussi de signaler quelques dérapages constatés dans le pays durant ces douze derniers mois.
 
” Il est marrant aujourd’hui que depuis l’arrivée au pouvoir du CNRD on n’a toujours pas encore démarré le chronogramme de la transition. Je parle bien de la mise en œuvre des activités qui concernent le retour à l’ordre constitutionnel. Pour moi quelques soit les acquis, si l’ordre constitutionnel n’est pas rétabli on ne peut pas parlé de réussite de la transition. Pour moi cela est un manquement grave aujourd’hui à la gestion du CNRD. L’autre manquement, c’est l’inopérationalisation du cadre de dialogue et de concertation mis en place par décret. Ce cadre à mon sens devait contenir l’ensemble des problèmes sociaux politiques que nous avons aujourd’hui. 
 
Autre chose en terme de manquement, c’est justement la cherté de la vie. Nous sommes reconnaissants que les crises à l’international ont des répercussions sur le plan national, mais le CNRD pouvait trouver des solutions afin de soulager le panier de la ménagère. Les prix galopent du jour au lendemain et il n’y a pas de véritable contrôle des prix sur le marché. Je pense qu’il doivent nécessairement revoir tout ce qui n’a pas marcher pour que l’espoir suscité du peuple de Guinée ne puisse pas être raté”, conseille Gabriel Haba.
 
Interrogé sur la situation des détenus politiques et celles des droits de l’homme, notre interlocuteur ajoute qu’en “terme de réforme il y a des sacrifices à consentir”. “Quand je prend l’une des conséquences de la CRIEF c’est justement l’inquiétude au niveau de certains responsables de partis politiques, cela ne veut pas dire que la démarche de cette cour est une chasse aux sorcières. Mais il faut faire comprendre aux guinéens qu’on ne peut pas parler de lutte contre la corruption sans parler de ces leaders politiques qui ont été des anciens  ministres. Je pense qu’il faut décanter la situation.  Concernant les libertés individuelles et collectives, personnellement je suis contre l’interdiction des manifestations de rues. J’avais proposé qu’on fasse engager l’ensemble des leaders dans un document pour que lorsque tu organises des manifestations quand il y a des dérapages que tu répondes de tes responsabilités. Il faut expliquer aux Guinéens que les conséquences des dernières manifestations ont donné raison à ceux qui pensent qu’il faut revoir les conditions d’organisation de ces marches dans le pays”, explique Gabriel Haba secrétaire exécutif du conseil national des organisations de la société civile guinéenne.   
 
MLamine

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