Lors d’une conférence de presse, Abdoulaye Diané exprime les difficultés rencontrées par l’organisation, notamment l’absence de décret pour accéder au financement alloué par le CNT.
Ce vendredi 3 janvier 2025, le Conseil National des Jeunes de Guinée (CNJ-Guinée) a organisé une conférence de presse à la Maison de la Presse pour dresser un bilan de sa première année d’existence. Lors de cette rencontre, le président Abdoulaye Diané a dénoncé l’inaction du ministère de la Jeunesse et des Sports, soulignant que l’organisation n’a toujours pas pu accéder au financement de 1 milliard de francs guinéens alloué par le Conseil National de la Transition (CNT), en raison de l’absence du décret nécessaire. Par ailleurs, le CNJ-Guinée a mis en lumière ses réalisations tout en mentionnant les défis persistants dans la mise en œuvre de ses activités.
« La première difficulté, d’abord, est liée à notre processus d’installation. Parce qu’à ce jour, c’est vrai, dans les régions, il y a des bureaux régionaux qui ont déjà leur siège, mais au niveau national, nous n’avons pas de siège. Et, comme vous le savez, une organisation, une faîtière d’une telle dimension, qui n’a pas de cadre de travail, c’est vraiment un frein, un problème. Donc, cela nous bloque beaucoup. Et toujours au niveau de ces difficultés, le manque de logistique nous freine également. Nous avons toujours voulu fonctionner sur la base du volontariat, mais c’est quand même un frein, cela nous bloque beaucoup », dit-il.
Énumérant la dernière difficulté rencontrée par l’organisation, le CNJ-Guinée, par la voix de son président, souligne l’inaction du ministère de la Jeunesse.
« L’inaction du ministère de la Jeunesse face à notre situation nous inquiète beaucoup. Précisément, monsieur le ministre de la Jeunesse et des Sports, qui, normalement, devrait nous prendre au sérieux, écouter tous nos besoins et préoccupations, et comprendre que nous sommes là pour accompagner l’État. Nous sommes là pour accompagner le ministère, nous sommes là pour qu’il comprenne que les jeunes ont des difficultés, parce que tout le monde ne peut pas venir au ministère pour défendre les jeunes. Mais cette inaction nous inquiète beaucoup », dit-il.
Plus loin, le président du Conseil National des Jeunes de Guinée ajoute : « Avec le ministère, c’est vrai qu’il y a un blocage, parce qu’avec le CNT, il y avait, premièrement, une entente, une discussion avec le ministère de la Jeunesse et le ministère du Budget. Nous avons alloué un montant de 1 milliard cette année pour que nous puissions vraiment développer nos actions. Mais ce montant, nous n’avons pas pu y avoir accès, parce que nous n’avons pas les décrets.
Parce qu’aujourd’hui, vous savez déjà que si vous développez des actions, et si l’État vous alloue un montant, il faut un décret pour pouvoir sortir l’argent et justifier. Donc, nous n’avons pas pu accéder à l’argent. Le problème, c’est juste que nous n’avons pas le décret.
C’est pourquoi, dans la discussion, nous avons parlé de l’inaction du ministère, car il relève de ses compétences de porter ce plaidoyer en Conseil des ministres pour que le président de la République l’entende et prenne ce décret. Donc, le seul blocage, c’est que nous n’avons pas le décret de reconnaissance officielle. Et maintenant, ce n’est pas à nous de demander directement que le décret soit pris », martèle-t-il.
Abdoulaye Diané continue : « Le blocage, c’est donc le manque de décret. Et nous espérons vivement que le ministère va nous entendre. Il va porter ce plaidoyer au niveau des autres instances pour que nous puissions avoir ce décret, permettant de développer nos actions et aider l’État. Parce qu’aujourd’hui, si nous avons un impact, c’est d’abord le ministère de la Jeunesse que nous aidons, parce que c’est ce ministère qui encadre toutes les questions de jeunesse en Guinée. Et après, indirectement, nous aidons le gouvernement, le président de la République, et surtout les jeunes, qui sont les bénéficiaires », souligne-t-il.
En termes de perspectives, Abdoulaye Diané énumère des points : « Nous allons continuer la vulgarisation de l’avant-projet de la nouvelle Constitution, organiser notre première Assemblée générale, organiser un atelier de présentation de nos documents stratégiques, qui sont déjà élaborés : le plan stratégique, le manuel de procédures, la stratégie de communication, et aussi vulgariser ce document qui s’articule autour de cinq axes.
Nous avons l’axe renforcement des capacités institutionnelles, l’axe éducation et insertion, l’axe promotion de la citoyenneté, l’axe leadership, et l’axe coordination et suivi, le tout couronné par un axe lié à la mobilisation des ressources, car sans ressources, on ne peut rien faire », indique-t-il.
Pour terminer, le CNJ-Guinée, par la voix de son président, promet : « Nous sommes vraiment prêts à jouer ce rôle, nous sommes prêts à assumer cette mission, nous sommes prêts, aujourd’hui, à être cette force de proposition de l’État guinéen. Mais si nous ne sommes pas rétablis, si nous n’avons pas toutes les conditions réunies, nous ne pourrons pas le faire. Donc, nous formulons cette demande auprès du ministère de la Jeunesse, afin que 2025 soit une année d’action, pour que tout ce qui a manqué en 2024 soit réglé rapidement, afin que nous puissions vraiment impacter », a-t-il conclu.
Aliou Diaguissa Sow
Tel: 627 51 44 41