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Le “Décretgate” sur la loterie et les jeux du hasard: la persistance des suspects corrompus

Loterie-Après avoir trompé le Président de la Transition dans la signature du controversé Décret D2023/0045/PRG/CNRD/SGG portant création, attribution, organisation et fonctionnement de l’Autorité de régulation du secteur de jeu et pratiques assimilées, les suspects corrompus du “Décretgate” ne baisseraient pas les bras et veulent associer le gouvernement à leurs intérêts personnels.

Ce faisant, ils persistent dans la trahison des idéaux et principes de refondation de l’administration publique et de la société guinéenne que le Président du CNRD s’est fixé dès les premières secondes du 05 septembre 2021.

Suite au tollé provoqué par le Décret D2023/0045/PRG/CNRD/SGG portant création, attribution, organisation et fonctionnement de l’Autorité de régulation du secteur de jeu et pratiques assimilées du 28 janvier 2023 à contre-pied du Décret D/2022/N0236/PRG/CNRD/SGG du 13 Mai 2022 complétant le Décret N°028/2000/PRG/0236/PRG/SGG du 28 mars 2000 dont les effets positifs sont tangibles, les suspects corrompus de ce “Décretgate ” sembleraient vouloir changer de stratégie en faisant valider leur business par le gouvernement.

Alors que le caractère sacré du Décret Présidentiel n’est sujet à aucune discussion, il est aberrant que ces personnes investies dans de hautes fonctions d’état exposent à ce point l’incompétence en soumettant au gouvernement un acte déjà signé par le Président de la République. Cette inversion, si elle se réalise, serait un aveu de la duperie, de la trahison de la confiance du Président de la Transition, le Colonel Mamadi Doumbouya de la part de certains de ses proches collaborateurs impliqués dans ce scandale pour des besoins de la cause.

Histoire de faire subir au chef de l’état la pression des lobbyistes dont sont infestés les bureaux feutrés de l’administration centrale à Kaloum.

Cette situation démontre à suffisance qu’on a mis les charrues avant les bœufs pour tenter de sortir d’un engrainage dont les seuls coupables sont ceux qui, au nom de leurs intérêts égoïstes, tentent de faire reculer l’Etat et l’amener à courber l’échine devant ceux-là même qui l’ont menti et qui devraient répondre de leur délinquance financière dans le secteur des jeux .

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Comme on le vois, les lobbyistes ont déjà réussi à faire passer deux décrets signés par le président de la transition, sans aucun audit du secteur pour déterminer l’ampleur des dégâts dans le secteur, sans aucun benchmarking pour comparer ce qui se fait en Guinée à la pratique dans les pays voisins. Le gouvernement, court-circuité, se retrouverait il donc devant un fait accompli?

Beaucoup ne voudraient pas que la manœuvres en cours, visant à ramener les paris physiques dans les mains d’un privé qui a sucé et trahi l’Etat toutes ces années.

Nous apprenons aussi que cette manœuvre aurait bénéficié d’une expertise  ivoirienne qui a cependant sciemment mis de côté des articles essentiels de la structure de régulation des jeux et paris en Côte d’Ivoire.

Dans les principes généraux de la Loi n°2020‐480 du 27 mai 2020 portant régime juridique des jeux de hasard en Côte d’Ivoire le législateur ivoirien précise à l’article 4 que «Les jeux de hasard ne sont ni un commerce ni un service ordinaire. Ils font l’objet d’un encadrement dans le respect de l’ordre public, de la sécurité publique et de la protection de la santé des personnes et particulièrement des mineurs». Pourquoi l’Etat guinéen, lui, devrait démissionner pour laisser ce secteur à multiple enjeux dans les mains d’un particulier dont le seul but poursuivi est de se remplir les poches.

Les résultats de la LONAGUI sont de loin profitables à l’Etat. Non seulement en termes de rendements financier mais aussi en matière de RSE avec à la clef beaucoup d’infrastructures déjà financées pour les communautés, des compétitions sportives sponsorisées pour rehausser le niveau du football guinéen.

Aussi, la Loterie nationale de Côte d’Ivoire (LONACI) est une société d’économie mixte détenue à 80 % par l’État de Côte d’Ivoire, à 15 % par la Caisse nationale de prévoyance sociale et à 5 % par le personnel de la Société.

Il y a donc zéro participation d’un particulier. C’est d’ailleurs la même chose partout : la LONAB a pour mission de mobiliser les ressources financières par l’organisation et l’exploitation des jeux de hasard et toute autre activité connexe afin de contribuer au développement du Burkina Faso. Elle est détenue à  100% par l’Etat du pays des hommes intègres. La LONASE du Sénégal ne déroge pas à cette règle, elle appartient à l’Etat du Sénégal à 100%.

Quoi qu’il en soit, il appartient au Président Mamadi Doumbouya de ne pas se laisser entraîner par qui que ce soit dans des actes qui risquent de salir son honneur et son image demain.  L’histoire est têtue

Diakaria Diakité

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