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Le général Anshoumane Kaba à la barre : « Le 28 septembre 2009, j’étais à mon bureau »

Le procès des événements du 28 septembre 2009 se poursuit ce mardi, 12 décembre 2023, devant le tribunal criminel de Dixinn, délocalisé à la Cour d’appel de Conakry. Après le général Ibrahima Baldé, ancien haut-commandant de la gendarmerie nationale, c’est le général Anshoumane Kaba, chef d’état-major de l’armée de terre au moment des faits, qui comparaît en qualité de témoin. A la barre, l’officier a fait qu’il ne sait rien du massacre du 28 septembre parce qu’il est resté ce jour-là toute la journée à son bureau.

« Le 28 septembre 2009, j’étais à mon bureau, je ne suis pas sorti. Cela, conformément aux instructions données lors d’une réunion la veille, qui consistait à caserner tous les militaires le 28 (septembre) au camp, personne ne devrait sortir », a déclaré général Anshoumane Kaba, ajoutant que c’est à travers la radio qu’il a appris ce qu’il s’est passé au stade du 28 septembre de Conakry.

« J’ai entendu que des bérets rouges sont partis au stade et qu’il y a eu de la débandade. Ce sont les informations que les radios ont données, qu’il y a eu des morts et des blessés. Comme je n’étais pas là-bas, je n’aime pas trop écouter les informations, je n’ai rien suivi après (les événements du 28 septembre 2009). J’ai entendu aussi au BQG (au camp Samory) que des corps et des blessés ont y été envoyés à l’infirmerie du BQG, mais je ne les ai pas vus », a-t-il assuré.

Le témoin a affirmé aussi qu’il ne connaît pas qui a donné l’ordre d’envoyer ces corps et ces blessés au camp Almamy Samory Touré, ni sur l’identité des militaires qui ont commis des pillages ce jour-là à Conakry, encore moins sur le recrutement de Kaléah qui revient dans les débats depuis le début de ce procès. Car ces militaires qui étaient nouvellement recrutés sont accusés d’avoir participé aux événements du 28 septembre 2009.

« J’ai entendu qu’il y a eu un recrutement mais pour la garde présidentielle, c’est tout ce que je sais par rapport à ça. Et je n’ai pas été associé à ce recrutement », a-t-il déclaré, ajoutant que « l’armée fonctionnait normalement parce que les unités qui relevaient de moi me rendaient compte de leurs activités et je rendais compte aussi à mon chef d’état-major. Mais le chef d’état-major de l’armée de terre n’est pas chargé des recrutements.

La décision du recrutement provient du président de la République en général ou du ministre de la défense. C’est eux qui décident s’il faut recruter ou pas. C’est eux qui décident aussi à qui confier cette tâche. Donc ils ne sont pas obligés de dire au chef d’état-major on va faire un recrutement. En principe, les chefs militaires doivent être informés, c’est ce qui est normal ; mais pour ce recrutement-là, je n’ai pas été informé et je ne sais pas qui a procédé à ce recrutement », a martelé le général Anshoumane Kaba.

Mamadou Macka Diallo 

666 660 366 

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