Les réactions se multiplient à Conakry au lendemain des sorties médiatiques de certains ministre à la prise de parole d’Umaru Cissoko Emballo président en exercice de la CEDEAO.
Le ministre secrétaire général à la Présidence, le ministre porte-parole du gouvernement et le Premier ministre ont tous dénoncé avec fermeté la sortie du président Bissau Guinéen mercredi chez nos confrères de RFI et France 24. Cette réaction musclée du gouvernement guinéen ne passe pas chez bon nombre de citoyens. C’est le cas du juriste et analyste politique Karamo Mady Camara qui s’est exprimé ce vendredi 23 septembre dans Le Grand Ring, une émission de la radio Sabari FM. Pour lui, ces différentes sorties des autorités de Conakry sont contraires au langage diplomatique.
« Ces réactions de Conakry m’ont semblé à la limite injurieuses, émotionnelles mais surtout très éhontées. Il y a des canaux par lesquels les réactions peuvent se faire face à une prise de position. L’escalade verbale entre le Mali et la France était plus poignante qu’entre la Guinée et le président Emballo. Mais nous nous rappelons tous avec quelle courtoisie et quel ton diplomatique le ministre malien des affaires étrangères Abdoulaye Diop s’est toujours adressé à la France. C’est de cela dont il s’agit. Nous avons besoin d’apprendre des bonnes manières. Mais nous ne sommes pas dans une posture d’État délinquant pour accepter qu’au sommet de l’État certains propos de rues soient tenus par des personnes aussi comme le chef du gouvernement ou un ministre secrétaire général à la Présidence prononcer à la télévision nationale à l’endroit d’un chef d’État élu », s’est offusqué l’analyste politique.
Abordant la question de légitimité, le juriste rappelle d’abord. « Moi j’ai toujours entendu la junte déclarer qu’aucune pression extérieure ne leur fera faire ce qu’ils ne veulent pas. Moi je voudrais qu’on s’interroge sur une seule chose. Qui aussi a mandaté la junte guinéenne a parlé en son nom ? Ils ont le mandat de qui pour parler en son nom ? Mais nous acceptons cela parce qu’ils ont fait un braquage constitutionnel qui les a amenés au sommet de l’État. Si cela a été accepté par les Guinéens, il faudrait bien aussi qu’ils acceptent de partager avec les institutions auxquelles nous avons adhéré aux principes. S’il y a un dicta c’est le dictat de la junte parce que même le chronogramme ou la charte qu’on nous a proposé ce n’est pas un chronogramme consensuel, il nous a été imposé. Il faut qu’on sache mettre balle à terre et que nous nous considérions dans une posture pas du tout confortable », a t-il expliqué.
Bref pour Karamo Mady, le véritable enjeu aujourd’hui de ces jeux de Ping Pong ce sera les conséquences des sanctions de la CEDEAO du fait de l’entêtement de la junte à maintenir les trente six mois qui ne seront pas acceptés par l’institution sous régionale
MLamine