Le président de la commission de négociation du mouvement syndical s’est visiblement précipité pour brandir la menace. Vendredi dernier, Abdoulaye Barry avait annoncé que les centrales syndicales allaient se retrouver pour plancher sur le dépôt d’un préavis de grève face au refus du gouvernement d’accéder à leurs revendications relatives notamment à l’augmentation des salaires des fonctionnaires et des pensions de retraite.
Mais à l’issue d’une rencontre tenue ce mardi, 24 octobre 2023, à la bourse du travail, à Conakry, les leaders syndicaux ont écarté cette éventualité pour le moment. Abdoulaye Camara, secrétaire général de l’Union Syndicale des Travailleurs de Guinée (USTG), a fait savoir qu’il n’y a encore de raisons de brandir une menace de grève.
« Aujourd’hui, nous avons tenu notre réunion pour permettre à la commission nationale de négociation de nous faire le compte rendu de l’évolution de la négociation autour de la table. Donc un compte rendu fidèle a été fait par le président de la commission de négociation et avec les secrétaires généraux des centrales syndicales. Comme vous le savez, les négociations ne sont pas arrêtées, donc on ne voit pas la raison de brandir la menace de grève pour le moment.
Nous attendons parce que nous nous sommes fixés un seuil, on ne peut se permettre de le dire maintenant, mais nous attendons la réaction du gouvernement. Parce que lors de la dernière rencontre, le gouvernement a promis de nous revenir avec une nouvelle proposition sur ce qui existe pour le moment », a déclaré le syndicaliste, avant de saluer « la bonne foi » du gouvernement.
« Le fait d’accepter d’être autour de la table de négociations, c’est la première chose, mais aussi de nous faire des propositions concrètes. Nous sommes aujourd’hui à 20% d’augmentation sur la valeur monétaire du point d’indice, et pour les fonctionnaires de l’État et pour les retraités. Nous pensons que le gouvernement est de bonne foi et qu’il va bouger les lignes les jours à venir, comme les représentants du gouvernement ont déjà promis de revenir vendredi prochain », a dit Abdoulaye Camara.
Au départ, le mouvement syndical réclamait une augmentation de 100% de la valeur monétaire du point d’indice. Mais au fil des négociations, il a revu sa revendication à la baisse, demandant désormais une augmentation de 90% pour le secteur public et les retraités, et de 70% pour les travailleurs du secteur privé. Mais jusque-là, le gouvernement lui reste sur sa proposition de 20% d’augmentation.
Mamadou Macka Diallo
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