Décidément, l’actuel directeur général de l’Office guinéen de publicité (OGP) n’a survécu qu’à une tempête, en attendant la suivante. L’ancien vloggeur dans les rues de galère de Dakar et de Paris, acquis à la cause de l’UFDG et de tout ce qui était opposé à Alpha Condé à cette époque, est loin de gagner la guerre du poste. Un nouveau défi auquel il devrait faire face, vient d’être lancé : dépouiller l’Office guinéen de publicité (OGP) de sa substance, lui fermer le robinet en arrivant à réduire cette régie à une portion de simple régulateur dans le sillage de l’élaboration d’une loi sur la publicité qui va entrainer des amputations dans les statuts de l’office.
Dès sa nomination, parmi les nombreux guinéens qui critiquaient le choix du président porté sur Mandian, il y avait, comme souvent, des adversaires tapis jusqu’à la présidence, selon ses propres interprétations. Ceux-là, pour Mandian, voulaient son poste et passeraient par des moyens déloyaux pour le décrédibiliser. Probablement, il n’avait pas totalement tort.
Fin courtisan, rompu à la démagogie et, peut-être, à la corruption morale et matérielle, Mandian Sidibé a réussi à faire plier un conseil d’administration qui s’est montré embêtant dès l’aube. A son apparition à Dinguiraye avec le président du CA en pleine tempête et ses visites dans d’autres coins de la Haute Guinée, certains ont ajouté que Mandian est passé voir la mère du président.
Et patatras, plus de problème avec son CA, plus personne n’a entendu que les inspecteurs qui le tamisaient sont repassés à l’OGP. Les impôts et la CRIEF qui étaient à ses trousses. Comme par magie, on entend plus aucun bruit derrière Mandian. Mystère ! Même son adjoint avec qui il était à couteau tiré… Mandian Sidibé a réussi à régler tout autour de lui. Il s’est démerdé comme un beau diable pour déjouer les pronostics. Ceux qui ont cru qu’il serait démi de ses fonctions et trimballé en justice comme le ministre Yaya Sow, les “aigris” qui avaient juré sur le coran qu’il avait fui et qu’il ne reviendrait pas de son voyage en France pendant que l’agent judiciaire de l’Etat et d’autres structures le cherchaient à Conakry comme un voleur de poulet. Le président Doumbouya qui laisse croire à l’opinion qu’il n’a ni ami ni protégé face à la corruption et aux autres pratiques de mauvaise gestion financière, a semblé fermer les yeux sur les interminables accusations contre Mandian.
Sauf qu’à l’occasion du conseil des ministres du jeudi 13 avril 2023, l’opinion a été mise au courant d’une nouvelle bataille qu’il va devoir livrer pour conserver sa chose, son poste et toutes les facilités qu’il a en ce moment.
Cette fois, l’initiative vient de son ministère de tutelle, celui en charge de l’Information et de la Communication. Et, le moins que l’on puisse dire, c’est que dame Aminata Kaba n’est pas Alhouseiny Makanéra Kaké pour perdre face à un DG de l’OGP. A moins que Mandian continue de bénéficier de plus de protection du palais ou que ses marabouts, s’il en a, soient plus forts ou autant efficaces que ceux d’un certain Paul Moussa Diawara. Pour qui connait l’adversité dont est capable la ministre Ami Kaba, elle qui, en réunion, a crié et empêché un homme d’aller aux toilettes, la bataille risque d’être rude.
Changer les statuts de l’OGP pour en faire un simple régulateur. L’annonce est faite en conseil des ministres et révélée à une poignée de journalistes par Ousmane Gaoual Diallo avec sa double casquette ce jour de porte-parole du gouvernement et de ministre par intérim de l’information et de la communication.
En réalité, ceux-là que Mandian ne pas tarder à prendre pour des adversaires, parviendraient délibérément ou non, à lui couper l’herbe sous les pieds. L’OGP va être à l’image de ce qu’est devenue aujourd’hui la direction générale du Port autonome de Conakry : une coquille vide, comparativement au passé. C’est en tout cas comme ça que ceux qui veulent se servir de l’Etat perçoivent la chose. C’est avant que tous les gros prédateurs voulaient être DG du port, pas maintenant.
Cette reforme qui n’a que trop duré serait bonne. Mais les adversaires de Mandian peuvent avoir juste changé d’armes en passant cette fois par sa tutelle technique. Ainsi, ses parrains pourraient bien le maintenir en empêchant toute poursuite pour sa gestion décriée, en attendant un autre régime qui pourrait lui demander des comptes. Les délits économiques étant imprescriptibles.
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