Les hommes naissent mais ils ne demeurent pas libres et égaux en droits. C’est aux hommes de faire en sorte que l’égalité des chances soit non pas un idéal entonné comme une homélie mais un fait réel et garanti par les États. L’effectivité de cet idéal passe en premier lieu par l’Éducation.
En effet, le système éducatif guinéen, doit offrir à tous sans distinction aucune, une formation de qualité. C’est en cela que la démocratisation de l’enseignement saura être une véritable échelle d’ascension sociale. Si tel n’est pas le cas, le clivage au sein de notre société devient inéluctable. Les classes sociales les mieux pourvues seront de manière durable destinées à être les seules maîtres à bord et les seules à connaitre au sein de la société une mobilité sociale ascendante et se verront longtemps comme des «petits dieux» devant régner sur les couches sociales les moins pourvues. Pour ceux qui se sont une fois posés la question de savoir pourquoi ce sont toujours les mêmes noms qui nous dirigent. Suivez mon regard !
Il est important de lever l’équivoque d’emblée que cet état de fait ne s’explique pas par le fait que les premières sont plus intelligentes que les secondes. Non ! Il s’expliquerait plutôt par le fait que les classes sociales les moins pourvues ne jouissent pas les mêmes chances que les premières au cours de leurs processus d’acquisition du savoir et du savoir-faire.
Il est démontré qu’en matière de mobilité sociale, les personnes ayant eu la chance d’appartenir à une classe sociale bien pourvue en capital: économique, social et culturel, ont une propension de réussite élevée plus que les personnes n’ayant pas eu la chance de provenir de famille bien lotie en terme de capital : économique, social et culturel. Les études rigoureuses menées par Pierre Bourdieu et Jean Claude Passeron étayent de façon irréfutable notre argumentation.
Pour revenir sur notre sujet, il va sans dire que les personnes ayant bénéficié d’une formation adéquate et ayant une sphère relation élargie au sein du système administratif auront le privilège d’occuper toutes les sphères décisionnelles de l’administration. Ainsi, elles décident du sort des autres personnes les moins pourvues.
Maintenant, pour qu’il n’y ait pas ou du moins qu’il y ait moins de disparité sociale entre les classes sociales, il est impératif que l’État puisse garantir à tous l’égalité des chances. Cela, afin que les apprenants de mon village Kigna soient en droit à bénéficier de la même qualité de formation que reçoivent ceux de Sainte Marie par exemple.
Les apprenants en situation de classe ne doivent être partagés que par le mérite. Ce seront les efforts personnels des apprenants d’une part et d’autre part, leur encadrement au sein de leurs familles respectives qui puissent contribuer à faire la décantation mettant d’un côté, les très bons élèves, en leur milieu les moins bons et de l’autre côté les élèves devant bénéficier une attention et un suivi particulier pour qu’ils soient en fin du compte au même niveau que leurs collègues de classe ou du moins qu’ils soient en mesure d’assimiler les cours qui leurs sont dispensés.
L’État doit pouvoir faire ce qui relève de ses obligations, créer des conditions mettant les élèves sur un pied d’égalité afin de pouvoir mesurer avec exactitude la valeur intrinsèque dont est porteur chaque élève lors des différents examens nationaux.
Il reste que pour une démarche réussie, l’État doit agir en amont pour que la justice sociale soit effective dans notre pays car il y a une corrélation entre le niveau de vie des personnes et de leur réussite scolaire. Leurs assurer un bien-être social permettra progressivement à impacter de manière positive leur réussite scolaire. Ne dit-on pas chez nous que : « Ventre affamé n’a point d’oreille ? » Karl Marx a pourtant été clair envers nous en nous disant : « On pense mieux dans un château que dans une chaumière. »
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Barry Ibrahima Dalein, Sociologue des Organisations.
