A la veille d’une visite de la Confédération africaine de football (CAF) et de la FIFA, le chef du gouvernement et le ministre des Sports ont reçu ce vendredi le Comité de normalisation (CONOR) de la Féguifoot et d’autres principaux acteurs de la crise que traverse le football guinéen. Antonio Souaré, accusé à tort ou à raison d’être parmi ceux qui tireraient les ficèles de ladite crise, a déclaré devant la presse, pas sans enthousiasme, que «tout le monde a accepté de mettre la balle à terre». Mais à quel prix ?
«C’est déjà accepté, tout le monde a mis la balle à terre. Et, je crois qu’il n’y a pas de problème fondamental. Il faut maintenant aller avertir les gens de la base et consort, se mettre d’accord pour que notre football reprenne parce que c’est dans l’intérêt de tout le monde. Du moment où l’Etat même veut investir de l’argent dans les installations sportive pour nous aider à aller de l’lavant. Tout le monde doit converger vers un point A pour que nous sortions de cette crise», a soutenu Antonio Souaré, l’ancien président de la FEGUIFOOT.
Présent à cette rencontre à huit clos, le ministre des Sports, Lansana Béa Diallo, a annoncé des solutions imminentes pour mettre fin à la crise et aller à l’adoption de nouveaux textes permettant d’organiser des élections et élire un nouveau président de la FEGUIFOOt.
«Je pense que les acteurs du football ont compris le message et ont décidé que d’ici à lundi, nous allons trouver des solutions avant l’arrivée de la CAF parce que la CAF et la FIFA arrivent ici normalement dimanche pour pouvoir rencontrer l’Etat et les acteurs du football pour que les textes soient enfin votés et qu’on puisse aller vers des élections d’ici à novembre et qu’il y ait enfin un président de fédération et qu’on reçoive aussi les moyens qu’on doit recevoir. Parce qu’on est privé de beaucoup de millions d’euros pour développer le football et les infrastructures sportives en Guinée », a déclaré à la presse Lansana Béa Diallo au sortir de la rencontre tenue dans un réceptif hôtelier de la place selon la télévision nationale qui a montré les images.
Reste à savoir à quel prix les acteurs du football s’entendront pour fummer le calumet de la paix. Va-t-on sacrifier l’urgence de justice et le principe de redevabilité des anciens dirigeants comme Antonio Souaré et Mathurin Bangoura sur l’autel d’une envie de bâcler les choses et passer vite à autre chose ? A son arrivée, l’actuel CONOR a noté une situation catastrophique avec à la clef de forts soupçons de détournement de fonds colossaux qui devaient servir à développer le football et offrir un épanouissement à la jeunesse. A tout cela s’ajoute la guerre de tranchées avec pour enjeu l’obsession de certains acteurs de revenir aux affaires et reprendre en otage le football guinéen.
Ce serait décevoir beaucoup d’espoir si le CONOR trahit la confiance de la FIFA et s’engouffre dans une quelconque compromission pouvant blanchir ceux qui se sont servis du football guinéen et s’obstinent à reprendre le control de la fédération. A quoi aura servi donc plus d’un an de CONOR si le système qui a conduit à la transition réussit à se ramener aux affaires ?
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