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Les HAC guinéenne, malienne et burkinabè en conclave: interdit aux journalistes maliens de qualifier le gouvernement de junte

Comme annoncé par Guinee114.Com, Conakry abrite à partir de ce lundi, 29 mai 2023, un forum tripartite des instances de régulation des médias du Mali, du Burkina et de la Guinée. Une rencontre d’échange d’expériences qui sera sanctionnée par un rapport synthèse et la signature d’un protocole de partenariat des instances de régulation des trois pays amis qui ont en commune le fait de traverser tous une transition politique.

Ce lundi, le bal des exposés a été ouvert par Goussou Koulibaly, président de la Haute Autorité de la Communication (HAC)  du Mali pour partager avec les autres, l’expérience malienne en terme de régulation en période de transition. Beaucoup de réalités au Mali qui différent avec ce qui se passe en Guinée. Bientôt, l’instance de régulation concevra des éléments de  langage que devront utiliser les médias du Mali pour ne plus employer des termes comme Junte et nord Mali.

«Nous comptons élaborer des éléments de langage par rapport à notre contexte. Nous n’acceptons pas, en tout cas au Mali, qu’un journaliste résidant au Mali, traite le gouvernement malien de junte. Nous ne l’acceptons pas. Tu le fais, on t’adresse une mise en demeure ? Si tu persiste on te sanctionne parce que c’est négatif. Gouvernement de transition, on est d’accord mais junte à l’intérieur de notre territoire national, de la part d’un média national, nous ne l’acceptons pas parce que c’est un langage emprunté de l’extérieur et à dessein.

Les HAC guinéen, malien et burkinabé en conclave: les journalistes maliens interdits de qualifier le gouvernement de junte
Gaoussou Koulibaly, président de la HAC du Mali

Je n’ai pas de mépris particulier par rapport à x ou y mais comment comprendre que dans un pays, où on a empêché le président de l’assemblée nationale d’assumer l’intérim et on l’a poussé à la porte, c’est un militaire qui est venu à la place, alors que la constitution n’est pas abrogée, elle est claire, on ne traite pas ceux-là de junte. Ailleurs il ya changement de régime et on sait pourquoi, on dit junte avec le mépris qu’on affiche derrière ce mot. Nous on n’accepte pas», déclare-t-il.

L’autre chose contre laquelle l’organe de régulation des médias privés maliens se dresse, c’est l’expression Nord Mali. «Il n’y a pas nord Mali, il y a le nord du Mali. Ceux qui mettent nord Mali mettent déjà dans la tête des gens que le nord-là est déjà différents du reste du territoire  national. Cette instrumentalisation médiatique, nous ne l’acceptons pas», nuance-t-il.

«Quand on va finir d’élaborer les éléments de langage, on les partagera avec tous les médias, on va y mettre fin», promet le président de la Haute Autoirté de la Communication (HAC) du Mali.

A noter que le Mali, en plus de traverser une période de transition, est surtout un pays qui appelle à l’union de tous ses fils face au défi sécuritaire consécutivement à l’occupation djihadiste.

Thierno Amadou Camara  

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