Les raisons justifiant la célébration du 05 Septembre (Par Mohamed Bakary Keita)

Le 5 septembre 2021 est une date historique comme le 25 août 1958, le 28 septembre 1958, le 2 octobre de la même année et d’autres dates non moins importantes.  Le 5 septembre 2021 est une date plus que symbolique et marque l’ère de la nouvelle Guinée libre et rassemblée autour des valeurs de l’espoir.

Les raisons justifiant sa célébration sont nombreuses. Tout d’abord, elle marque la renaissance de l’espoir.  Puis, la libération et la délivrance. Ensuite, la rupture.

Avant cette date et depuis une décennie, les Guinéens vivaient les privations de liberté, les injustices et humiliations de toute sorte et pis la confiscation de leur destin par un clan mafieux qui, habité par la surenchère de désespoir, avait cru perpétuer son accaparement des ressources financières à travers le soutien à un homme, et dont les essais-erreurs avaient transformé le pays en un champ d’expérimentations hasardeuses.

Le 5 septembre 2021, ce cycle vicieux a été rompu. Le glas au troisième mandat illégal et illégitime a été sonné.  Le 3ème mandat, c’était la violence institutionnelle qui consistait à donner à un homme le droit que ne lui consacrait aucune législation. Le 5 septembre 2021, cette violence a été arrêtée grâce à l’intervention des forces de défense qui ont agi comme un seul homme pour défendre le pays contre ses ennemis l’ayant pris en otage.

Le 5 septembre 2021, c’est la date de réouverture des sièges des partis politiques.  L’ancien président qui avait excellé dans la violation des droits de l’homme avait fait fermer les sièges des partis après avoir fait piller certains d’entre eux. Il avait aussi fait retirer les titres de voyages des leaders politiques. Il a fallu attendre le 5 septembre 2021 pour que les leaders politiques de l’opposition retrouvent leurs titres de voyages et aussi soient autorisés à voyager en dehors du pays.

Avant le 5 septembre 2021, les Guinéens par centaines étaient faits prisonniers politiques. Ils avaient été arrêtés et emprisonnés sans aucune forme de justice.  Plus de 400 prisonniers politiques ont été libérés au lendemain du 5 septembre 2021 grâce à l’action héroïque des forces de défense ayant pris le pouvoir.

Ces hauts faits portés par le CNRD, à sa tête le Colonel MamadI Doumbouya, ont justifié les discours de soutiens venus de partout. Le 5 septembre 2021 est une date de rupture, la rupture avec un ordre injuste et le début de l’établissement d’un nouvel ordre.  Il est inévitable que des erreurs et même des fautes subsistent à la suite de l’effondrement d’un ordre décrié et dans le désir et la volonté d’établissement d’un ordre plus juste.  Seulement cela ne doit en rien justifier qu’on veille entacher cette date de violences et de polémiques en appelant à une insurrection le jour de sa commoration. Ceux qui se font appeler  » les forces vives » sont dans une vaine logique de confrontation et de défiance de l’Etat.   Ils doivent à présent s’inscrire dans la logique du1 respect des vertus du dialogue et celle du respect des valeurs et principes démocratiques nous tel est notre recommandation.

Commémorer une date, c’est se souvenir de sa portée, c’est en profiter pour juger ce qui est intervenu et a été fait après. Il est donc permis que les Guinéens profitent de cette commémoration pour interroger certains choix du CNRD et proposer des solutions allant du sens du respect du chronogramme de la transition. Mais il ne devait pas être accepté que certains guinéens pleins de colère et guidés par la haine fassent sortir des jeunes dans les rues pour attaquer les symboles de l’Etat et les paisibles populations, voler et piller des biens privés, entraver la libre circulation des personnes et des biens.

Le CNRD est respectueux de ses promesses et œuvre à ne pas les trahir. Il a plusieurs fois dit et réitéré le fait qu’il n’a pas de candidat aussi tous les organisateurs d’événements le 05 septembre prochain sont sommés de le faire dans l’enceinte d’un siège. Tout cela interdit qu’on désespère du 5 septembre 2021 et de sa portée.

Retenons que de l’avis de nombreux observateurs crédibles et neutres : << si une date est choisie par des Guinéens pour un évènement, les autres compatriotes d’avis contraire doivent se réserver de choisir la même date pour exprimer leurs contestations >>.

Que les autorités guinéennes acceptent ou pas la célébration du 5 septembre, cette date reste historique.

Mohamed Bakary Keita

DG CNSP

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