L’éternel chantier du Stade de NongoIl faut arrêter la diversion Le stade de Nongo objet d’une convention entre SAM-GBM et l’Etat Guinéen depuis janvier 2017 est toujours en souffrance. 6 ans après, l’engagement formel du concessionnaire de le rendre opérationnel pour janvier 2018, SAM-GBM n’a toujours pas respecté sa signature. Face à cette pénible situation inacceptable dans aucun pays sérieux, le ministre des sports, Lansana Bea Diallo multiplie les défaillances et certains journalistes faussent le débat. Il faut arrêter la diversion.
Comment ce pays, la Guinée, peut-il avancer si son élite refuse d’être patriote ?Si elle continue de faire preuve de faiblesse intellectuelle, de se comporter en aveugle face à l’évidence, de privilégier les intérêts personnels sur la notion publique ?
Alors que le Conseil des ministres, sur le stade de Nongo, a clairement instruit le Secrétariat général du gouvernement à se procurer de la copie de la convention de gestion du stade signée entre l’Etat guinéen et le Groupe SAM GBM « pour donner son avis juridique sur la résiliation ou non de la convention », il est aberrant qu’un ministre de la République, en l’occurrence le ministre des Sports, Lansana Bea Diallo, qui a assisté à la prise de cette décision, vienne tenir des propos contraires graves sur la place publique en affirmant qu’il n’est pas question de résiliation.
Avec la logique du ministre Lansana Bea Diallo, en fonction depuis plus d’un an et dont le manque de responsabilité et la défaillance sur la convention entre SAM-GBM et l’Etat Guinéen a été criarde, l’Etat Guinéen devrait puiser des dizaines de milliards de francs dans les caisses du Trésor public financer les travaux et laisser SAM-GBM gérer comme si de rien n’était. Gravissime de la part d’un ministre dont la vocation politique est la défense de la chose publique.
Dans la même veine, des journalistes, manifestement intéressés, piétinent l’étique et la déontologie en voulant masquer la criarde réalité qui est que SAM-GBM n’a pas respecté les termes contractuels de la convention par des prétendus investissements d’Antonio Souaré. De quoi s’agit il réellement ?Aujourd’hui, conformément au communiqué du conseil des ministres qui est l’instance politique suprême de décision, il faut poser et examiner le sujet tel qu’il a été convenu entre les deux parties que sont SAM-GBM et l’Etat Guinéen.
En lisant attentivement le document, on relève clairement que la société SAM-GBM s’était librement engagé, le 11 janvier 2017, avec la signature de son PDG, Antonio Souaré de financer intégralement les travaux d’achèvement du Stade de Nongo et de le rendre opérationnel sur une durée de 12 mois, de le gérer pendant 30 ans avec 90% des parts sur le bénéfice contre 10% à reverser à l’Etat Guinéen. Le coût total des travaux concernant l’aménagement de la Cour, la construction des blocs de latrines publiques, la construction des terrains annexes, doté l’aire de jeux d’une pelouse à gazon naturel de standing FIFA, la construction des boutiques et magasins, la modernisation des portiques d’entrée a été chiffré à 54 milliards GNF.
Sur la base de cette convention, le stade de Nongo devrait être disponible et livré le 12 janvier 2018.Malheureusement, 6 ans après la signature de cette convention, le stade de Nongo n’est toujours pas homologué, toujours non opérationnel puisque SAM-GBM n’a pas honoré ses engagements librement consentis. L’édifice se dégrade faute d’entretien. Aussi longtemps que la cour continuera d’offrir le spectacle d’un champ de mines abandonné, au simple passant, le stade de Nongo ne sera pas homologué.
Conséquences : l’Etat Guinéen a déjà dépensé et continue de dépenser des milliards pour disputer les matchs à domicile des différentes catégories de ses équipes nationales football dans un pays étranger. En attendant, SAM-GBM continue de confisquer le stade de Nongo comme une propriété privée sans que l’Etat ne daigne toutes ces années procéder à la moindre évaluation de ce qui a été fait et ce qui reste à faire. Tout le monde ferme les yeux sur cette situation inimaginable dans aucun pays sérieux. On attend que le Conseil des ministres décide de prendre enfin ses responsabilités par rapport à ce patrimoine pour qu’on commence à encenser « les investissements » d’Antonio Souaré au stade de Nongo et ailleurs. Ce ne sont pas les « beaucoup de travaux » d’Antonio Souaré au Stade de Nongo qui intéressent les Guinéens mais bel et bien son opérationnalisation effective. Le ministre des sports, Lansana Bea Diallo ne devrait pas alimenter ou verser dans une telle confusion savamment financée pour cacher le non respect de la convention par SAM-GBM.
Tout au contraire, après avoir été défaillant depuis sa nomination, le ministre Lansana Bea Diallo devrait saisir l’opportunité que lui offre le conseil des ministres pour se racheter et dénoncer le premier la confiscation du stade de Nongo par GBM qui s’est montré incapable d’honorer ses engagements. Heureusement que le Conseil des ministres a officiellement confié cette tâche au secrétariat général du gouvernement.
Le ministre Sikhe Camara et ses services ont un travail simple qui consiste à examiner la convention et dire ses articles ont été oui ou non respectés par GBM. Il ne s’agit pas des « investissements » introuvables d’Antonio Souaré. Ce dernier ne peut pas non plus expliquer ce retard inacceptable par le retrait des paris sportifs physiques à Guinée Games. Non seulement Guinée Games n’apparaît nulle part dans la convention, ensuite les difficultés de cette société de loterie datent du mois d’août 2022.
C’est d’ailleurs le lieu de s’interroger sur les prétendus investissements d’Antonio Souaré après plus de 20 ans de monopole de gestion des jeux du hasard et de paris sportifs qui rapportent des milliards journellement ? Où sont-ils ces investissements ? Où se trouve la moindre unité industrielle réalisée dans une localité Guinéenne ?Même en matière d’infrastructures sportives, malgré les milliards GNF récoltés au quotidien pendant toutes ces années, il est impossible de montrer un seul terrain réalisé par le patron de Guinée Games au profit d’une jeunesse, d’un quartier, d’une commune, d’une préfecture en Guinée, alors que Kerfalla Camara KPC, qui ne gagne pas si facilement l’argent comme un gestionnaire de paris et est obligé de puiser dans les bénéfices produits par ses entreprises, a offert et posé des gazons synthétiques à Coleah, Kindia, Labe, Coyah.
Que les journalistes qui aiment individualiser les débats fassent un minimum d’enquête sur les actes posés par les hommes qu’ils flattent et non mettre en relief les espèces et véhicules que ceux-là distribuent comme prix de la corruption.
Alpha Oumar Barry Bruxelles
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