Littérature: Lamine Kourouma dit Lonkassia fait la dédicace de trois œuvres

Lonkassia de son vrai nom Lamine Kourouma, auteur et conteur vivant en France a fait la dédicace de ses trois romans (Taali, les yeux dans le miroir, Taali les contes d’Afrique noire et Taali, récits allégoriques et initiatiques) en Guinée. La cérémonie a été tenue le 29 juillet 2022 à Naralandé situé à la plage de Lambanyi. 

 
L’auteur a tout d’abord expliqué le choix du lieu qui pour lui est une façon d’inciter les gens à aller au bord de la mer, les pousser à réfléchir, à se mettre avec la nature et dans la littérature. Par ailleurs, Lonkassia a rappelé ses motivations.
 
“À la base, ce qui me motive c’est l’écriture par nécessité parce que les ouvrages que nous nous recevons chez-nous qui sont parfois écrits par nous-mêmes ne parlent pas forcément de nous. Moi je me suis dit, autant s’investir dans la littérature pour valoriser notre tradition parce que je parle beaucoup de littérature orale que je fais présenter comme le meilleur outil d’investigation qui va aussi mener à réhabiliter les langues africaines et à restaurer ses valeurs sociales. Donc dans le continu je me suis intéressé aux valeurs morales comme la circoncision masculine et féminine également tout ce qui est théâtre, tout ce qui est morale derrière les contes”, a expliqué Lamine Kourouma dit Lonkassia.
Poursuivant son intervention, le jeune auteur est revenu sur certains facteurs qu’il estime être des solutions pour amener les africains à ne pas s’égarer vis-à-vis de leur propre culture au profit d’autres.
 
“La culture guinéenne entre guillemets mais plutôt la culture africaine parce que partout en Afrique on vit fondamentalement pareillement. Et moi je me suis dit qu’on part vraiment vers l’égarement le mieux se serait d’investir dans la restauration de la conscience historique parce que qui sait qui il est, saura où aller simplement. Donc aucune nation du monde ne peut se développer dans la culture de l’autre. On essaye toujours de valoriser ce qu’on a, le peu qu’on a il n’y a qu’en Afrique qu’on s’égare”, a-t-il souligné avant d’apporter des précisions sur les messages qu’il compte véhiculer à travers ses œuvres littéraires et poétiques.
 
“Les messages sont assez pointus, c’est l’appel à la restauration de la mémoire historique africaine, dire aux gens qu’on est pas des blancs, on est simplement des noirs. C’est vrai que j’utilise la langue française pour m’exprimer aujourd’hui ou pour écrire c’est bien dommage, ce n’était pas de mes intentions. Mais aujourd’hui il n’y a que le seul moyen en fait de pouvoir transmettre le message. Sinon je me suis investi dans le Nkô que j’écris, que je parle aussi couramment et j’ai fait usage de cette langue-là pour pouvoir transcrire certains verts qui sont écrits dans ces livres. Vouloir donc appeler les gens à se connecter avec eux-mêmes à ne pas s’égarer, à rester culturellement eux ce qui me motive”, nous a-t-il confié.
 
Venue prendre part à la cérémonie de dédicace des œuvres littéraires de son jeune frère, Binette Bintou n’a pas caché ses sentiments.
“Je suis venue assister à la dédicace des livres de mon jeune frère que j’ai porté au dos, je lui ai donné le biberon et autres choses. Donc je ne suis pas surprise de ce qu’il est aujourd’hui. Je vais dire c’est presque dans notre sang parce que ça n’a pas commencé par lui et ça ne va pas terminé par lui. Mon Papa a écrit, parmi mes cousins aussi il y’a d’autres aussi qui le font donc nous ne sommes pas surpris de ce qu’il a fait. Je lui remercie bien et je l’encourage. Nous sommes vraiment très fiers de lui. Que Dieu lui donne longue vie dans la paix et dans la continuité de ses activités”, a témoigné Binette Bintou, grande sœur de l’auteur.
 
La cérémonie a connu la présence des parents, proches et amis de l’auteur. Une prestation artistique, du slam et de la comédie ont aussi caractérisé l’événement.
 
Mamadou Macka Diallo
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