Lutte contre le troisième mandat : Dr Dansa juge « inapproprié» l’appel à manifester ce 15 décembre

Le front national pour la défense de la Constitution (FNDC), l’alliance nationale pour l’alternance et la démocratie (ANAD) et le principal parti de l’opposition, UFDG, appellent à des manifestations contre le troisième mandat du président Alpha Condé demain mardi 15 Décembre 2020, le jour de l’investiture de ce dernier. Dr Dansa Kourouma, président du Conseil national des organisations de la société civile guinéenne, pense de son côté que le combat contre le troisième mandat est révolu. Il l’a fait savoir  ce lundi 14 Décembre 2020 dans l’émission « Oeil de Lynx » de la radio Lynx FM.

« D’abord le droit de manifestation est consacré par la constitution, je ne vais pas vous le répéter. Mais l’opportunité d’une manifestation peut-être choisie en faisant usage de notre intelligence politique et surtout notre bonne foi. Donc la manifestation du 15 Décembre est une manifestation inappropriée. Et il est très important que les raisons qui sous-tendent faire cette manifestation sont des raisons aujourd’hui qui ne sont pas politiquement pertinentes. Parce qu’en réalité, le président Alpha Condé a été déclaré vainqueur par la CENI (Commission électorale nationale indépendante), confirmé par la Cour constitutionnelle. Il a eu une quarantaine de félicitations par des Chefs et des gouvernements et la population guinéenne est restée dernière ce choix même s’il a été discuté, contesté par une partie de la population. Mais en réalité, le président Alpha Condé, aujourd’hui du point de vue de la conscience nationale, il reste le président de la Guinée. Donc toute manifestation  qui va aujourd’hui dans le sens d’un combat contre le troisième mandat me semble être inappropriée. Mais qu’à cela ne tienne, les libertés de manifestation, la restriction de l’espace de liberté publique est devenue une réalité qui permet aujourd’hui à l’État de faire sortir toute sa musculature de coercition. Donc moi, je pense qu’il faut que la Guinée revienne sur une normalité où les droits de l’homme, les institutions sont respectés. Où la classe politique va accepter de s’asseoir autour d’une table pour examiner tous les grands défis de notre pays et apporter les solutions de manière consensuelle à travers un dialogue structuré. Pour moi la sécurité des Guinéens tout en préservant l’exercice des libertés individuelles et collectives est un choix qui incombe à l’État. Alors opprimer la manifestation, c’est un déséquilibre qui plaide en faveur de l’autoritarisme. Et laisser se dérouler toutes les manifestations avec leur cortège de mort d’hommes, de violence et dégâts ça aussi plaide en faveur de l’anarchie. Donc cet équilibre-là à faire entre l’autoritarisme et l’anarchie incombe à la seule responsabilité de l’État. Donc j’aimerais bien que nous épargnons à la population guinéenne de nouvelles pertes en vie humaine », a-t-il expliqué.

 

 

 

Mamadou Kouyaté

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