Dans le cadre de la lutte contre la désinformation, les discours de haine et l’incitation à la violence, le Centre de Perfectionnement aux Techniques de l’Information et de la Communication (CFPTIC), soutenu par le Fonds d’Appui au Développement des Médias (FADEM), organise des ateliers de renforcement des capacités pour les journalistes et techniciens guinéens. Après Labé, Kankan et N’Zérékoré, c’est au tour de Conakry d’accueillir un atelier rassemblant 50 journalistes et techniciens issus de la presse publique et privée, qui se tient dans la salle multimédias du ministère de l’Information et de la Communication. Le thème de cette formation est : « Atelier d’échanges et de réflexion sur la lutte contre les discours de haine et l’incitation à la violence en Guinée ».
Dans son intervention, le directeur général du CFPTIC a souligné que les médias jouent un rôle essentiel dans cette lutte et doivent être correctement formés pour faire face à ces défis.
« Pour nous au centre de formation, le crédo est simple. La professionnalisation des médias publics et privés passent nécessairement par la formation. Pour nous, la lutte contre les poursuites judiciaires, les délits de presse, les entraves, les ennuis passent nécessairement par la formation. Comme l’a dit l’autre : l’homme pêche parce qu’il ne sait pas et l’ignorance est la principale source du mal. C’est donc, entend de ce crédo que nous avons en rapport avec nos partenaires travailler sur cette thématique importante et actuelle qui porte sur la lutte contre les discours de haine et l’incitation à la violence. Parce que nous avons pensé et compris que justement cette lutte passe nécessairement par les médias que nous sommes », a fait savoir Abdoulaye Djibril Diallo.
Le directeur général du FADEM, indique que ce projet pilote s’inscrit dans le cadre de la cohésion sociale et de la paix en République de Guinée.
« Nous traversons une période de transition où la paix, la stabilité, l’unité nationale et la cohésion sociale doivent être entretenues et préservées à tout prix. Dans ce cadre, les médias à travers le travail des journalistes jouent un rôle central et incontournable. Pour le FADEM, l’information est un bien public qui soutient la vitalité de toute démocratie; car le développement de la démocratie implique un développement des médias. Nous avons besoin aujourd’hui et pour le futur des médias libres, transparents qui jouent un rôle essentiel entre les fausses informations et les informations fiables. Vous comprendrez donc que le métier que vous exercez n’est pas seulement un emploi, c’est aussi une mission de service public. Informer, éduquer et sensibiliser l’opinion est une responsabilité immense qui doit se faire dans le respect des règles déontologiques. Ces règles que sont l’Impartialité, la vérification, l’intégrité, l’équité et j’en passe doivent toujours guider vos actions », a expliqué Souleymane Bah.
Poursuivant son intervention, le directeur général de FADEM a aussi rappelé le rôle du journaliste dans une période de transition.
« Nous sommes conscients que les périodes de transition telle que celle que nous traversons sont propices à des tensions sociales. Les propos haineux et incitatifs à la violence, s’ils ne sont pas maîtrisés peuvent entraîner des conséquences désastreuses pour notre cohésion sociale.
Votre rôle dans la diffusion d’informations crédibles, fiables et non biaisées est plus que jamais crucial. Notre préoccupation aujourd’hui c’est de faire de la presse Guinéenne, une presse responsable, une presse d’excellence, une presse au service de la république, une presse professionnelle au service de la cohésion sociale, une presse qui dispose de toutes les compétences nécessaires pour l’implémentation des politiques publiques mais aussi du renforcement de la dynamique engagée dans notre pays par le CNRD sous la clairvoyance du Général Mamadi DOUMBOUYA », a-t-il indiqué.
Pour le représentant du Haut commissariat aux droits de l’homme, cet atelier est l’expression de la volonté commune entre les partenaires techniques et financiers et l’État guinéen dans le cadre de la promotion d’une information éthique et responsable qui contribue à renforcer les valeurs de tolérance et de respect mutuel dans la société.
« Le phénomène du discours de haine est une menace pour toutes les sociétés modernes, et il revêt un caractère d’urgence particulier en Guinée, où il peut exacerber les tensions sociales, ethniques et politiques. Les discours de haine alimentent les divisions, les discriminations, et, dans les cas les plus graves, peuvent conduire à des violences qui affectent la sécurité et la stabilité du pays. En Guinée, comme dans beaucoup d’autres pays, ces discours peuvent fragiliser le tissu social, compromettre les efforts de développement et miner les acquis démocratiques.
Nous savons que les discours de haine ne surgissent pas de nulle part. Ils se nourrissent des inégalités, des frustrations et des stéréotypes négatifs au sein des communautés. En tant que Haut-Commissariat aux Droits de l’Homme, notre mandat est de promouvoir le respect des droits humains pour tous, et cela inclut le droit de chacun de vivre dans un environnement exempt de discrimination, de violence, et de haine. Le travail de prévention que nous accomplissons ici vise à contrer non seulement les discours de haine en tant que tels, mais aussi leurs causes profondes, en promouvant l’éducation, la sensibilisation et le respect mutuel. Nous nous engageons à travailler main dans la main avec les journalistes, la société civile et les autorités pour créer un environnement où les droits de chaque individu sont respectés et où les différends peuvent être résolus pacifiquement », a souligné Aimé Kokolo Ntumba .
Le ministre de l’Information et de la communication qui a présidé l’évènement a mentionné que c’est une démarche de renforcement de capacités professionnelles des hommes de médias.
« Cette démarche de renforcement de capacités professionnelles de journalistes résulte de la volonté de mon Département de faire de la professionnalisation des journalistes et des techniciens la colonne vertébrale de ma vision pour ce département transversal.
Comme vous le savez chers invités, l’unité nationale, la cohésion sociale, la paix civile, le développement socio-économique de notre pays constituent les préoccupations majeures de Son Excellence le Général de corps d’armée Mamadi DOUMBOUYA, Président de la République, Chef de l’Etat », a déclaré Fana Soumah.
Pour atteindre ces objectifs, il en appelle particulièrement aux médias nationaux à s’investir en refusant de véhiculer ou de servir de relais aux discours de haine, à la stigmatisation et à l’exclusion. La formation prendra fin ce mercredi, 30 octobre 2024.
Mamadou Macka Diallo
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