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Lutte contre les violences faites aux journalistes lors des manifestations : le nouveau code de bonne conduite publié

Environ deux semaines après son adoption, le code de bonne conduite des journalistes et des forces de défense et de sécurité en période de manifestations sociopolitiques a été publié. Il est désormais à la disposition des acteurs concernés, qui doivent s’en approprier en vue de mettre fin aux violences contre les professionnels de médias pendant les mouvements de protestation.

Les initiateurs du projet ont animé conférence de presse tenue ce jeudi 10 août 2023 à Conakry pour annoncer officiellement la publication de ce code de bonne conduite. Une occasion pour Chaïkou Baldé, le président de l’Alliance des médias pour les droits humains (AMDH) pour rappeler ce qui a prévalu à l’élaboration de ce document. La principale raison, dit-il, ce sont les violences dont les journalistes sont souvent victimes lors de la couverture des manifestations sociopolitiques enregistrées pendant les dix dernières années en Guinée.

« Ces manifestations sociopolitiques, qu’elles soient autorisées ou interdites, ont toujours entraîné des conséquences qui ne sont pas du reluisantes, donc des conséquences regrettables pour nous et pour tout le monde parce qu’il y a eu des violences, des violations des droits humains. Des journalistes ont souvent été victimes : ils ont été violentés, leurs matériels détruits, certains mêmes ont été séquestrés. Donc tant de choses qui ont existé et qui continuent encore à exister. Nous nous sommes dit, il faut qu’on fasse quelque chose pour freiner ce cycle », a indiqué le journaliste.

Élaboré avec la participation des acteurs concernés (journalistes et FDS), le document a été validé par ces mêmes acteurs lors d’un forum tenu fin juillet dernier à Conakry. Il contient quelques règles que les professionnels de médias et les forces de défense et de sécurité doivent respecter lors des manifestations pour que chacun puisse faire librement son travail. Satisfait de la mise en place de ce code, le secrétaire général du Syndicat des professionnels de la presse de Guinée (SPPG) a invité les journalistes à se l’approprier et à le respecter.

« Je rappelle que ce code ne vous est pas imposé, vous avez participé à son élaboration par le canal de votre syndicat qui a pris part aux travaux de l’atelier au cours duquel toutes vos plaintes ont été remontées. Parce que toutes les fois que vous avez des problèmes sur le terrain, vous saisissez le syndicat, on échange. Tout a été contenu dans le rapport annuel du SPPG sur la liberté de la presse. Toutes les fois que vous devez couvrir une manifestation politique, prenez le temps de lire ce document la veille. En 15 minutes, vous pouvez le lire deux fois, il n’est pas volumineux.

Si vous voulez une lecture attentive vous prenez 20 minutes pour le lire une fois, ça vous permet de savoir comment est-ce que vous devez vous comporter sur le terrain. Quels sont vos droits ? Quelles sont vos limites ? Nous faisons la même recommandation à la hiérarchie des forces de défense et de sécurité spécifiquement les agents qu’on déploie sur le terrain. Nous demandons à ce qu’ils lisent aussi ce document avant d’aller sur le terrain pour le maintien d’ordre, on aura moins de problèmes avec la presse. Et à partir de cette date, on espère que les plaintes ne seront plus nombreuses. Encore une fois, nous vous invitons à vous approprier ce document et à le respecter », a lancé Sékou Jamal Pendessa.

Du côté des services de sécurité également, cette initiative est bien accueillie. Le Colonel Mory Kaba, responsable adjoint de la communication du Ministère de la sécurité et de la protection civile, est convaincu que si les journalistes et les forces de défense et de sécurité respectent le contenu de ce document, les problèmes évoqués plus haut seront définitivement résolus.

« Ce code de bonne conduite aujourd’hui nous interpelle tous. Si vous, journalistes, vous respectez tout ce qui est dit dans ce code, et que nous, forces de l’ordre, respectons son contenu, il n’y a pas de raison que nous ne puissions pas collaborer, cohabiter sur un terrain de maintien d’ordre ou ailleurs », a laissé entendre l’officier de la police.

Mamadou Macka Diallo
666 660 366

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