,

Manifestations spontanées : Un garçon âgé de 9 ans tué « par balle » à la T8 (témoignage)

Une autre famille endeuillée dans la soirée du jeudi 15 août 2024 à la transversale numéro 8, à la suite d’une manifestation de rue. Ibrahima Sadjo Diallo, âgé de 9 ans et élève de la troisième année a pris une balle en pleine tête qui lui a coûté la vie. Selon le témoignage des parents de la victime, l’enfant a été libéré par son maitre de l’école coranique quand la manifestation a commencé. C’est en rentrant à la maison qu’il a reçu la balle à la tête.

Ce vendredi, 16 août un groupe de journalistes s’est rendu dans la famille éplorée. Thierno Amadou Diallo soutient que son enfant ne manifestait pas.  

« Je ne sais pas réellement pourquoi ils ont tué mon garçon. Il quittait l’école coranique quand il a reçu une balle. Il s’appelle Ibrahima Sadjo Diallo âgé de 9 ans, c’est mon troisième fils. Il ne manifeste pas et ne jette pas de pierres. Des manifestants et les agents des forces de défense et de sécurité étaient en train d’échanger de jets des pierres et de gaz lacrymogènes, mon garçon rentrait à la maison, c’est en ce moment il a été atteint par une balle à la tête et il est mort sur place. Quand on l’amenait à l’hôpital, il était déjà mort. Ça s’est passé à 17 heures. Nous avons procédé à l’enterrement aujourd’hui à 9 heures. Je demande aux autorités d’arrêter de tuer nos jeunes parce que ce sont eux nos héritiers. Je pardonne mon fils (Ibrahima Sadjo) et je prie Dieu de lui pardonner », a expliqué Thierno Amadou Diallo. Il a aussi fait savoir qu’aucune autorité ne s’est rendue dans la famille pour au moins s’informer sur les circonstances du décès de son fils.

Nènè Hawa Diallo dit n’avoir pas vu le corps de son enfant. Elle s’en remet à la volonté de Dieu et prie pour qu’il y ait la paix dans son quartier. 

« Ils ont tué mon enfant ici à la T8 (transversale numéro 8). Il était à l’école coranique, quand la manifestation a commencé, ils ont été libérés. Il est allé me trouver au marché avant de continuer à la maison. C’est en cours de route qu’ils lui ont tiré dessus, il est mort. Je demande à tout le monde de lui pardonner. Dites aux forces de défense et de sécurité de Guinée qu’elles ont tué mon enfant, merci que Dieu leur paie. Il n’a que 9 ans, il fait la troisième année. Ils n’ont pas accepté que je voie son corps. Quand je suis allée, ils m’ont dit qu’il n’était pas mort mais je savais qu’il était mort. Je m’en remets au Tout-Puissant Allah », a témoigné la mère du défunt avant de prier pour que « la paix règne » dans leur quartier. 

Mamadou Macka Diallo

666 660 366

Articles similaires