Le procès des auteurs présumés des événements du 28 septembre 2009 se poursuit ce mardi 18 juillet 2023 devant le tribunal criminel de Dixinn, délocalisé à la Cour d’appel de Conakry. C’est toujours le capitaine Marcel Guilavogui qui est à la barre pour apporter des éclaircissements par rapport à ses nouvelles déclarations, qui sont contraires à celles qu’il avait tenues de sa première comparution.
L’accusé répond en ce moment aux questions des avocats du colonel Moussa Tiegboro Camara dans une atmosphère quelque peu tendue. A la demande de maître Abdoulaye Keïta, il est revenu notamment sur la scène qui s’est déroulée à la clinque Ambroise, où les leaders politiques blessés au stade du 28 septembre de Conakry avaient été conduits dans un premier temps.
Selon les témoignages, c’est sous la menace de Marcel Guilavogui, grenades en mains, que les organisateurs de la manifestation du 28 septembre 2009 ont dû quitter les lieux pour aller dans un autre centre hospitalier. Mais l’accusé explique qu’il a sorti ces grenades non pas contre les leaders politiques, mais plutôt contre Moussa Tiegboro Camara qui, selon lui, a poussé le pouvoir de Dadis vers le précipice.
« Moussa Tiégboro Camara a trahi le CNDD, c’est un parachuté, je ne l’ai jamais vu à la prise du pouvoir. Qu’est-ce qu’il a fait ? Ce sont les opportunistes qui sont venus gâter le pouvoir de Dadis. Tout le peuple est au courant de ça. Du lundi au dimanche, votre client est au bureau du président, on dirait qu’il n’a même pas de bureau. Quand tu viens pour saluer le président, il est assis, tu reviens, il est assis là. Il a trahi, c’est pourquoi j’ai pris la grenade contre lui, arrêtez de dire que c’était pour exploser la clinique.
Est-ce que la clinique a explosé ? Un leader a été tué ? Non ! Quand le commandant Toumba m’a dissuadé, c’est mon chef, je l’ai suivi. Votre client n’a rien fait pour le pouvoir, même un seul grain. C’est nous qui l’avons fait grandir », a déclaré Marcel Guillavogui, tout en ajoutant qu’il n’a jamais vu le colonel Tiegboro lors des différentes réunions avant la prise du pouvoir. Pour lui, si Tiegboro et d’autres personnes n’avaient été pas associés à la gestion du pays, le pouvoir de Dadis n’allait pas échouer.
Mamadou Macka Diallo
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