Il y a quelques mois un collectif de jeunes panafricanistes Guinéens ont pris l’initiative de marcher de Conakry (Guinée) à Bamako (Mali) s’inspirant de leurs collègues Sénégalais. Pour le coordinateur du collectif, cette démarche est une façon d’exprimer leur souhait de voir la Guinée et le Mali unis dans un Etat fédéral en particulier et en général toute l’Afrique comme un seul État.
Invité de nos confrères de Fim FM ce jeudi, 14 juillet 2022, Mikhindé Daalindé Sankhon, coordinateur des marcheurs, a donné des explications. Il est aussi revenu sur le principal message qu’ils ont eu à véhiculer.
« Notre message qui était très important pour nous. Nous comme on vous l’a dit, il y a d’abord féliciter le pays qui est en train de lutter face au système colonial, face à l’impérialisme parce que vous n’êtes pas sans savoir nous tous jusqu’à présent nous sommes dans la colonisation. Qui nie cela n’est pas en train de comprendre l’Afrique. (…) Et puis même le système politique qui est en Afrique, c’est hérité de la colonisation, même les pays sont hérités de la colonisation, l’administration héritée de la colonisation. Et la colonisation c’est un système. Donc pour nous, un pays qui est en train d’exprimer n’est-ce pas le non vers ce système était à féliciter et aussi faire appel à un État fédéral.
Pour nous, aujourd’hui seul l’État fédéral est la seule issue. Ce monde du XXIème siècle, c’est le monde des grands ensembles. Nous avons vu aujourd’hui l’Union Européenne, les États Unis d’Amérique, nous avons vu la Chine qui est une fédération, la Russie qui est une fédération. Est-ce que l’Afrique va gagner quelque chose en allant en rang dispersé tout en sachant que cette division nous a été proposée par le colonisateur. Et tout ce que le colonisateur a proposé pour le colonisé c’est de le maintenir dans sa situation de colonisé. Donc pour nous, seul l’État fédéral peut nous donner un État fort. Nous étions partis pour ça, pour que la Guinée et le Mali soient un État fédéral pour aboutir à l’Etat fédéral de l’Afrique », a expliqué Mikhindé Daalindé Sankhon, coordinateur des marcheurs Conakry-Bamako avant d’exprimer son optimisme pour la réussite de leur initiative.
« Pour moi c’est bien possible parce que tout chemin mène à sa destination s’il n’est pas abandonné en cours de route. Toute les réalités d’aujourd’hui ont été rêvées hier. Il y a des réalités aujourd’hui qui ont mis 100 ans, 200 ans, 300 ans avant de l’être.
Par expérience, tout le peuple à la base adhère à l’Union Africaine. Seuls les intellectuels qui sont passés dans le laboratoire de l’occident qu’on appelle école qui ne sont pas pour cette fédération. Au cours de notre parcours, à tous ceux dont on a expliqué notre objectif on dit, on part à Bamako à pieds pour que la Guinée et le Mali soit un, directement ils commencent à prier, ça c’est un bon esprit. Culturellement, nous sommes unis, historiquement nous sommes unis. Ce qui reste, c’est juste la politique parce que nous sommes en train de faire la politique occidentale et la culture africaine à la base est le fédéralisme. Vous n’êtes pas sans savoir que les villages étaient la fédération des tribus, les tribus qui étaient la notion des nations authentiques africaines, les royaumes étaient la fédération des villages et les empires étaient la fédération des royaumes. La fédération n’est pas quelque chose qui nous est étrangère. C’est même la base de notre culture. Donc tout africain qui n’accepte pas la fédération c’est qu’il est culturellement modifié », a-t-il ajouté.
À en croire à ce panafricaniste, le collectif va poursuivre les démarches à travers des conférences débats et des enseignements du peuple à la base qui pour lui constitue le vrai pouvoir.
Il faut souligner que ces marcheurs ont été reçus par les deux Présidents des transitions au Mali et en Guinée.
Mamadou Macka Diallo
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