Dame Djenabou Bah, née en 1992 à Conakry est la troisième partie civile à passer à la barre du TPI de Dixinn délocalisé à la Cour d’appel de Conakry, le lundi 17 avril.
À la barre, il a été constaté que les déclarations de la partie civile sont contraires à sa déposition dans son procès verbal de constitution de partie civile.
À l’entame le juge Ibrahima Sory 2 Tounkara a rappelé qu’elle a porté plainte pour coups et blessures et viol.
La partie civile n’a pas voulu reconnaître l’existence du viol dans sa plainte.
Sous réserve, le juge lui a demandé de dire au tribunal ce qu’elle sait des événements du 28 septembre 2009.
Dans sa narration, la partie civile n’a pas fait cas du viol qu’elle aurait subi.
À leur tour de parole, les avocats ont eux aussi émis des réserves quant à la véracité des faits racontés par Djenab Bah. Pour confirmer effectivement son identité, ces derniers ont demandé à la partie civile de produire une carte d’électeur ou une carte d’identité nationale pour des besoins de vérification.
La partie civile a répondu qu’elle ne possède aucun des documents demandés.
Avec la permission du tribunal, un des avocat de la défense a montré le PV de la partie civile pour lui demander si c’est sa signature qui est apposée sur le document. Djenabou Bah n’a pas reconnu la signature aussi.
C’est ainsi que l’avocat a demandé qu’elle soit retirée de la liste des paries civiles.
Interrogé sur la question le parquet par la voix d’un des substitut du procureur a opposé un refus à cette demande.
« Ce n’est pas une personne accusée qui comparaît, c’est une victime. Et la variation d’une victime doit être appréciée par le tribunal. Bien avant qu’elle commence à faire son audition ici, elle a été identifiée. Le tribunal a accepté à ce qu’elle donne sa version des faits. Et quand elle a terminé, le tribunal lui a posé des questions, le ministère public également. Je pense que la défense doit se contenter de lui poser des questions par rapport aux déclarations qu’elle a eu à faire dans cette salle au lieu de prendre un procès verbal. L’article 4 est clair là-dessus. C’est une victime qui comparait devant nous, elle dit avoir été victime des faits qui sont survenus au stade, je pense qu’on doit se limiter à cela et ne pas allé trop dans les détails », a expliqué le substitut.
Sur la même question, les avocats des parties civiles à travers maître Alpha Amadou DS Bah ont aussi demandé au tribunal de rejeter cette demande de la défense.
« Je pense qu’on est en train de tenter de divertir le tribunal, parce que l’instruction définitive c’est à la barre. On ne peut pas lui faire rigueur de ne pas déclarer mot par mot ce qu’elle a déclaré à l’instruction préparatoire. Dès lors qu’elle a été identifiée, parce que l’identification est essentielle, elle a expliqué son récit. Maintenant qu’elle ne porte plus plainte ou qu’elle ne soutient plus un quelconque viol qu’elle aurait subi, qu’est-ce que cela change ? Moi je pense que la question ne se pose pas par rapport au contenu du procès verbal ou pas puisque vous avez l’imperium, vous avez la possibilité de prendre en compte ses déclarations ou pas. Le plus important, ce sont ces déclarations à cette barre et de ce point de vue, il revient au tribunal de trancher. Si la défense n’a plus de question, nous, nous avons des questions de consolidation. Donc nous vous prions très respectueusement de rejeter purement et simplement cette diversion », a t-il déclaré.
Après une suspension de quelques minutes, le tribunal a décidé de suspendre l’interrogatoire de Djenabou Bah jusqu’à ce qu’elle produise une carte d’identité nationale au plus tard le lundi prochain pour s’assurer qu’il n’y a pas eu de substitution.
Après, Ibrahima Sory 2 Tounkara a renvoyé l’affaire au lundi prochain.
Diop Ramatoulaye
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