Massacres du 28 septembre 2009: Mamady Kaba (LIDA) réagit aux annonces des autorités

Le dossier des massacres du 28 septembre 2009 sous le gouvernement de la junte militaire dirigée par Capitaine Moussa Dadis Camara est toujours en attente. Lors du conseil des ministres tenu le jeudi 25 novembre dernier, il a été demandé au ministre de la justice de relancer le comité de pilotage pour que l’ensemble du processus soit prêt dans un meilleur délai. La cour pénale internationale a aussi dépêché une délégation qui s’est entretenue avec la ministre de la justice. 

 
A ce propos, nous avons joint Mamady Kaba, président de la ligue pour les droits et la démocratie en Afrique  (LIDA) et ancien président de l’institution nationale indépendante des doits humains, ce samedi 27 novembre 2021.
 
“De toute façon le dossier est en train de connaitre des avancées. Depuis un certain temps, il y avait un blocage par rapport à certaines activités notamment la construction du siège qui devait abriter le procès. Donc l’engagement du gouvernement de faire avancer le dossier et de réunir les conditions pour le dossier est une très bonne chose. Nous espérons que la Guinée aura droit à un procès juste et équitable. Nous sommes préoccupés et nous souhaitons que ça ne soit pas des individus qui répondent à la place de tout le monde. Nous souhaitons que la Guinée puisse avoir un procès qui sanctionne les vrais coupables et tous les coupables. Qu’aucun innocent ne paie à la place des autres. C’est ça qui est important pour nous”, indiqué Mamady Kaba, président de la LIDA.
 
La cour pénale internationale (CPI) menace de prendre les choses en main si le gouvernement guinéen ne respecte pas ses engagements, notamment réunir les conditions pour la tenue du procès tant attendu en Guinée. L’ancien président de l’INIDH estime que ce serait un énorme “gâchis” si la Guinée se laisse dessaisir de ce dossier.
 
“Ce serait un énorme gâchis pour la Guinée de se laisser dessaisir de ce dossier. Après s’être engagée à réunir les conditions d’un procès juste et équitable et après avoir travaillé pendant dix ans sur le même dossier, ça serait une catastrophe pour la Guinée de se laisser dessaisir du dossier au profit de la cour pénale internationale (CPI). Je pense que la Guinée est condamnée à réussir ce procès. Parce que vu le temps relativement long pendant lequel les victimes ont attendu. Pendant tout ce temps la Guinée a fait espérer à la communauté nationale et internationale un procès digne de nom, je pense qu’elle se doit de parachever ce travail là et de faire en sorte que les préjugés ne prévalent pas sur la réalité”, a martelé le juriste.
 
Si certains pensent que la transition n’est pas un moment approprié pour la tenue d’un tel procès, pour Mamady Kaba tous “les moments sont bons pour rendre justice”.
 
“Tous les moments sont bons pour rendre justice. Le plus important est de ne pas bâcler le procès. C’est de ne pas tenir un procès pour juste se débarrasser du dossier en faisant en sorte que quelques figures connues soient sanctionnées même si elles ne sont pas coupables. Non! Tous les moments sont bons pourvu que les conditions soient réunies pour un procès juste et équitable”, a-t-il expliqué avant de lancer un appel à l’endroit des victimes.
 
“L’appel que je lance à l’endroit des victimes c’est de faire preuve de patience, de s’inscrire dans une dynamique de consolidation de l’unité nationale. Vous vous souvenez que les évènements du 28 septembre ont crée une fracture sociale très profonde. Moi j’appelle aux victimes à désarmer les cœurs et les esprits, à travailler main dans main pour qu’il y ait véritablement justice et que cette justice-là aboutisse à une réconciliation nationale. Que la justice n’approfondisse pas les rancœurs et les divisions, mais qu’elle aboutisse à la réconciliation nationale et à l’unité nationale”, conclu l’activiste des droits humains.
 
Décryptage Mamadou Macka Diallo
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