Aussitôt ouverte, l’audience dans le procès des événements du 28 septembre 2009 a été renvoyée à huitaine. Pour cause, l’accusé capitaine Moussa Dadis Camara qui devait être entendu a soutenu à la barre qu’il est souffrant. Donc incapable de donner sa version des faits dans cette affaire en ce lundi 05 décembre.
Après le renvoie, maître Pépé Antoine Lamah, un des avocat de l’ancien chef de la junte de 2009, a répondu aux questions des journalistes présents.
« Il y a treize ans que le président Dadis attend ce procès et quand il est rentré de Ouagadougou, depuis la première audience, il était prêt à prendre la parole, à livrer sa part de vérité. Mais malheureusement ces derniers temps, il a eu ces soucis de santé qui n’ont pas été consolidés jusqu’à date. Si aujourd’hui, le tribunal, en toute souveraineté, a décidé que ça soit son tour de parole et qu’il ne se sent pas bien, c’est tout à fait son droit de dire ça au tribunal et le tribunal n’a pas d’autres obligations que de comprendre et de tirer toutes les conséquences de droit. C’est ce que le tribunal a fait », a laissé entendre l’avocat.
Les avocats du commandant Aboubacar Diakité dit Toumba, un des grand rival de Dadis dans ce dossier, par contre, n’ont pas voulu comprendre ces explications de l’ex patron de leur client. Maître Lancinet Sylla a dénoncé le manque de preuve qui attesterait la souffrance du capitaine Moussa Dadis Camara. Il estime plutôt que le capitaine Dadis a peur d’affronter la justice guinéenne.
En revanche, pour l’avocat de l’ancien président Guinéen, cette question ne doit pas se poser. « Ce n’est par peur d’affronter les débats, ce n’est pas par peur de livrer sa part de vérité. Le président Moussa Dadis Camara a été toujours pressé pour prendre la parole et livrer sa part de vérité dans ce dossier. À l’audience prochaine, vous verrez, il sera en très bonne forme. Il livrera sa part de vérité, il va s’exprimer librement face au tribunal et il va se défendre conséquemment.
Je regrette que cette question soit l’objet de polémique. Un bulletin médical est confidentiel. Le président Dadis Camara n’a pas besoin de soumettre son bulletin médical à son adversaire. C’est une question éminemment personnelle. On ne peut pas juger une personne qui ne se sent pas bien, indépendamment de la présentation d’un bulletin médical, indépendamment du rapport d’un médecin, lorsqu’un accusé ou un prévenu estime ne pas être en mesure de s’exprimer, c’est son droit le plus absolu. Et ce droit doit être respecté. C’est un des éléments de l’exercice des droits de la défense. En aucune manière, le président Moussa Dadis n’a eu l’intention de fuir les débats. Il a librement quitté Ouaga pour être à Conakry. Personne ne l’a contraint. Alors s’il avait peur d’affronter les débats, il ne serait pas venu », a fait savoir maître Pépé Antoine Lamah, un des avocat du capitaine Moussa Dadis Camara.
Diop Ramatoulaye
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