Partant du constat selon lequel le contexte politique de la Guinée montre que le pays a été souvent marqué par de graves violations des droits humains depuis son indépendance en 1958, et que cette situation est également marquée par la faible implication des journalistes reporters dans les activités de promotion et protection des droits humains, Amnesty International prend son bâton de pèlerin. En effet, l’ONG Internationale de défense des droits humains vient d’organiser une session de formation pour une vingtaine de journalistes à Conakry. Cette formation qui a duré deux jours a eu pour thème : « le rôle et la responsabilité du journaliste dans la promotion et la protection des droits de l’Homme «
La formation a permis aux participants venus de différents organes de presse, de se familiariser aux concepts clés des droits humains et rehausser le taux d’implication des journalistes dans la promotion et la protection des droits humains dans le cadre de leur mission.
L’objectif général est de permettre aux hommes de médias d’acquérir des connaissances de bases et d’être outillés sur les notions des droits humains, de relancer le débat sur le rôle et la responsabilité du journaliste dans la promotion et le respect des droits humains, et d’impliquer les journalistes reporters dans les activités des droits humains
Durant ces deux jours, cinq thèmes ont été développés : la présentation d’Amnesty International, l’introduction aux notions des droits humains, les mécanismes de protection des droits humains, le rôle et responsabilité du journaliste dans la promotion et le respect des droits humains et la loi sur la liberté de la presse en Guinée.
« La genèse de cette activité c’est que nous avons constaté que le traitement sur les notions de droits de l’homme, les violations des droits humains dans le pays, nous rencontrons pas mal de journalistes reporters et nous constatons vraiment qu’il y a ce besoin de formation sur les notions des droits humains pour ces journalistes. C’est pourquoi nous nous sommes engagés à partir de cette année de porter ce genre de formation pour faire connaître les notions des droits humains, pour faire comprendre les mécanismes de protection que ce soit au niveau national, régional ou international. Nous espérons que les journalistes ont eu les notions de base sur les droits humains pour qu’en cas de violation qu’ils soient à mesure de bien comprendre, de poser les bonnes questions et d’interpeller les bonnes personnes et les bonnes institutions », a expliqué Souleymane Sow directeur d’Amnesty International Guinée
Madjitem Bienvenu chargé de la protection au bureau du Haut commissariat des Nations Unies pour les droits de l’Homme, l’un des formateurs, a aussi parlé des objectifs de cette formation. « Au cours de la formation nous avons présenté de long en large les différents mécanismes à savoir les organes et traités mais également les organes qui relèvent des chartes des Nations Unies tels que l’examen périodique universel et le mécanisme de rapporteurs sociaux et autres. Également nous avons expliqué un certain nombre d’éléments qui permettra à ces journalistes de se servir de ces mécanismes et nous avons beaucoup plus invité ces journalistes à avoir beaucoup plus de compréhension sur ces mécanismes mais également s’en servir dans les émissions qu’ils organisent pour sensibiliser le public sur le rôle de ces mécanismes, pour renforcer la protection des droits humains en Guinée », a t-il rappelé.
Moussa Iboun Conté, journaliste, a exposé sur la loi L002/CNT/2010 portant sur la liberté de la presse en Guinée qu’il a invité les journalistes à vulgariser au même titre que les autres instruments juridiques. « Le problème majeur que nous avons dans notre pays qui est une sorte de défi, c’est que nous ne nous servons pas assez des instruments juridiques locaux et internationaux qu’on a à notre disposition. Ça ne sert à rien d’avoir de beaux textes si on ne s’en sert pas. J’invite les professionnels de l’information, les patrons de presse et les amis de la presse à se servir de ces documents et les vulgariser pour que chacun d’entre nous s’imprègne de ces documents. La plupart des journalistes sont mis en cause injustement dans certains dossiers par la méconnaissance de ces textes mais aussi par la méconnaissance même des avocats parce que dans la citation à comparaître qu’on envoie souvent aux prévenus, on vise des textes d’application visés, cela passe souvent inaperçu. C’est pourquoi de temps à autre, on va sur la loi sur la cybersécurité ou dans le code pénal », a-t-il fait remarquer.
Les participants se sont engagés à faire de la promotion et de la protection des droits humains une priorité dans leur travail.
Diop Ramatoulaye
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