Le préavis de grève déposé par le mouvement syndical guinéen n’a pas tardé à produire ses effets. Au lendemain de cette action, les autorités guinéennes ont décidé de faire bouger les lignes pour éviter une grève générale et illimitée dans le pays. Alors qu’il était campé jusque-là sur sa première proposition (une augmentation de 20% des salaires des fonctionnaires et des pensions de retraite), le gouvernement est passé finalement à une offre de 25%. Une offre qui est encore loin des 90% réclamés par le mouvement syndical, mais qui représente tout de même une avancée.
C’est la principale évolution annoncée à l’issue d’une rencontre tenue ce mercredi, 08 novembre 2023, entre les syndicalistes et trois membres du gouvernement : Mory Condé (ministre de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation), Dr Lancinet Condé (ministre du Budget) et Julien Yombouno (ministre du Travail et de la Fonction Publique). Et c’est Abdoulaye Sow, secrétaire général de l’USTG (Union Syndicale des Travailleurs de Guinée), qui a fait cette annonce au sortir de la rencontre, qui s’est terminée tard la nuit.
« Nous n’avons pas ce soir négocié avec le gouvernement, nous sommes venus écouter le gouvernement parce que depuis trois mois, nous négocions. Nous avons mis une commission en place pour discuter avec eux et aujourd’hui, nous sommes venus pour les écouter et voir s’il y a de nouvelles propositions. Effectivement, il y a eu de nouvelles propositions. Nous sommes passés de 20% à 25% (d’augmentation des salaires). Ils ont fait des propositions sur les autres points de revendications, et nous avons décidé de retourner à la base. Nous ne prenons aucune décision, nous avons noté les propositions faites par le gouvernement, nous allons retourner à la base.
D’abord, en tant que secrétaires généraux, échanger, faire le bilan, l’évaluation de ce que nous avons eu, prendre des dispositions, laisser notre commission technique continuer à discuter avec le gouvernement, programmer une rencontre avec les travailleurs pour leur dire ce que nous avons pu récolter. C’est à eux, parce que c’est eux qui nous ont mandatés, de nous donner quelle est la position à prendre par rapport au nouveau développement des négociations », a déclaré le syndicaliste, ajoutant que le gouvernement, le patronat et le mouvement syndical, « nous pensons sincèrement que nous pourrons, avant l’expiration de notre préavis de grève, aboutir un accord ».
Ce préavis de grève expire le 22 novembre 2023. Si un accord n’est pas obtenu entre les parties en négociation jusqu’à cette date, les syndicalistes indiquent qu’ils vont immédiatement déclencher une grève générale et illimitée sur l’ensemble du territoire guinéen.
Mamadou Macka Diallo
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