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MEPUA: les enseignants contractuels, une épine dans les pieds de Guillaume Hawing

La contractualisation cette année des élèves et étudiants sortants des ENI (écoles normales d’instituteur) et de l’ISSEG (institut supérieur des sciences de l’éducation de Guinée) semble être la pomme de discorde entre le ministère de l’enseignement pré universitaire et le collectif des enseignants contractuels de Guinée. 

 
Après plusieurs années passées dans les salles de classe de Conakry et de l’intérieur, les enseignants contractuels visent tous un seul objectif, intégrer la fonction publique guinéenne lors d’un éventuel recrutement. Un rêve qui risque d’être brisé à s’en tenir à la récente déclaration du ministre Hawing devant le CNT.
 
 Interrogé sur les dispositions prises par son département pour résoudre la crise  d’enseignants dans les écoles publiques du pays ,au regard de l’échec cuisant et éventuellement éviter la pléthore dans les classes, le ministre a répondu “qu’après analyse, le vide à combler en terme d’enseignants est de 19 mille, et nous comptons contractualiser cette année des élèves et étudiants sortants des ENI et de l’ISSEG”. Une réponse qui met mal à l’aise les contractuels guinéens.
 
 Réunis en session extraordinaire ce mercredi, ces contractuels ont invité les nouvelles autorités du pays, notamment la junte militaire, à prendre en compte le protocole d’accord signé entre eux entre janvier dernier. 
 
“Nous invitons le CNRD qui est l’organe central des décisions de faire face à cette situation. A un moment donné nous avons été reçus par les émissaires de la Présidence de la République. Ils ont promis de nous mettre en contact avec le président de la Transition ce qui n’a pas été fait. Aujourd’hui chacun cherche à protéger son intérêt au détriment de l’intérêt général. Aujourd’hui le paradoxe lorsqu’on dira de ne recruter que les sortants de l’ENI et de l’ISSEG ce n’est pas du tout mal en soi, ce sont des professionnels de l’éducation ils ont été formés pour cela. Mais dans un pays comme la Guinée, vouloir passer par un concours est-ce qu’ils sauront recaler des gens. Pour nous les 10753 contractuels doivent être là priorité du Ministère après chercher à combler le vide. C’est pourquoi nous devons resserrer les rangs et nous fixer les mêmes objectifs qu’on s’était fixé au départ celui de notre engagement à la Fonction Publique sans passer par le concours. Mais nous sommes apte à nous soumettre à toutes sortes d’évaluation en situation de classe, pour décanter les bons des mauvais. Pour choisir les meilleurs nous sommes prêts à être évalués en situation de classe. Parce que pour évoluer un bon maçon c’est au pied du mur. Donc nous le disions haut et fort nous sommes disposés à nous soumettre à toutes sortes d’évaluation mais pas un concours ou les sujets sont vendus à l’avance, ou les résultats sont orchestrés, ou les admis sont connus à l’avance, où on va monnayer le résultat final, ça nous ne sommes pas prêts à cela. Vouloir nous exposer à cela c’est de nous conduire nous même à l’abattoir”, a prévenu Alseny Mabinty Camara, coordinateur du collectif des enseignants contractuels de Guinée. 
 
 
MLamine 
 
 
 

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