En novembre dernier, je suis parti pour la deuxième fois en Ukraine depuis le début de l’agression russe en février 2022. Ce retour m’a permis non seulement de consolider ma compréhension de cette guerre mais aussi d’avoir plus d’informations sur les relations entre l’Ukraine et les pays africains notamment la Guinée. Pour ce deuxième voyage rendu possible grâce à un soutien de la France, j’ai aussi assisté au troisième Sommet international sur la sécurité alimentaire à Kiev centré sur le programme «Grain from Ukraine» et l’édition 2024 de la Conférence internationale Crimea Global. Pour cette dernière conférence d’ailleurs, j’ai eu l’honneur d’être un des panelistes aux côtés d’autres personnalités indépendantes devant des délégations venues de diverses horizons notamment de pays du Sud global. A cette occasion, j’ai pu présenter mon livre édité chez Harmattan après mon premier voyage et mon analyse de la guerre d’opinions entre Kiev et Moscou en Afrique principalement la percée de la propagande russe.
Je voudrais ainsi exprimer ma gratitude aux autorités françaises à travers l’Ambassade de France en poste à Conakry pour ce soutien qui propulse davantage ma carrière de journaliste. J’avais le désir d’y retourner. Merci aux autorités ukrainiennes à tous les niveaux, à l’Ambassade et à Monsieur le Consule d’Ukraine au Sénégal à qui je demande de transmettre mes remerciements au Président Volodymyr Zelensky pour sa disponibilité et le respect qu’il accorde à la presse africaine. Il m’a fait l’honneur non seulement de m’accorder pour la deuxième fois une interview collective mais aussi de recevoir de mes mains un exemplaire de mon livre que je lui ai apporté de Conakry.
Tout ceci nous a permis, en tant que journalistes africains, de toucher du doigt certaines réalités de ce conflit et de pouvoir en parler en toute indépendance dans nos pays sans être de simples relais de ce que disent les médias occidentaux, russes ou des pays arabes. Nous avons pu par exemple poser directement les questions qui intéressent nos concitoyens et nos dirigeants. C’est aussi l’illustration que malgré leur précarité comme condition générale, les médias africains ont le même courage et la même envie de se déployer partout où se trouve l’information pour aider les opinions publiques à savoir ce qui se passe. Merci à tous les confrères africains qui ont fait avec moi ce voyage certes dur, fait de nuits blanches et d’angoisse mais riche en expérience. Ils étaient de la Côte d’ivoire, de l’Afrique du Sud, de la RD Congo, du Ghana, du Cameroun (le continent), du Nigéria, du Sénégal et du Tchad. Merci à Ilya, à Nathan et à toutes les équipes en France et en Ukraine qui nous ont couverts de leur bienveillance à travers une coordination exceptionnelle.
Mon souhait pour le monde, pour l’Ukraine et pour la Russie, c’est que ces deux pays puissent enfin se parler et mettre fin à cette agression qui, au-delà d’engendrer des milliers de morts, affecte dangereusement la sécurité alimentaire et la paix dans le monde.
Thierno Amadou Camara
Journaliste, Chroniqueur et Auteur