Nouveau renvoi du procès du gendarme, Ibrahima Baldé, poursuivi pour le meurtre de trois manifestants pro FNDC à Bambéto. Cette décision est due à l’absence des parties civiles dans cette affaire.
Le procès du gendarme, Ibrahima Baldé, interpellé l’année dernière à la suite d’une manifestation du FNDC, devait se poursuivre ce lundi, 31 juillet 2023, au tribunal de première instance de Dixinn. Mais cette audience n’a pas pu avoir lieu en raison, une fois encore, de l’absence des parties civiles. Maître Thierno Souleymane Baldé, l’avocat des parties civiles, a sollicité un nouveau renvoi de l’affaire pour que ses clients puissent comparaître et donner leur version des faits.
Si le ministère public n’a pas trouvé d’inconvénients à ce qu’il y ait un « ultime » report du dossier pour permettre aux plaignants de venir s’expliquer devant le tribunal, c’est tout le contraire chez l’avocat de la défense. Maître Joseph Sovogui a demandé au tribunal d’ordonner les réquisitions et plaidoiries parce que, dit-il, les parties civiles ont déjà innocenté son client devant le juge d’instruction. « Je ne vois aucune raison de renvoyer cette affaire », a-t-il dit. Et au cas où il y aurait un renvoi, le conseil de l’accusé sollicite la mise en liberté de son client.
Une demande jugée inopportune par le ministère public, qui a requis le renvoi du dossier au mois de septembre, après les vacances judiciaires. Finalement, le président du tribunal a rejeté la demande de mise en liberté de la défense, avant de renvoyer l’affaire au 09 octobre 2023 pour la comparution des parties civiles et les réquisitions et plaidoiries.
Pour rappel, Ibrahima Baldé, gendarme en service à l’escadron mobile de Sanoyah (Coyah), est poursuivi pour des faits de « meurtre, atteinte à la vie, et coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner ». Des accusations qui font suite à une manifestation appelée par le FNDC le 20 octobre 2022, au cours de laquelle l’agent a été filmé en train d’utiliser son pistolet pour tirer à Bambéto Magasin. Trois jeunes avaient été tués ce jour-là et le lendemain sur l’Axe le Prince.
A l’ouverture de son procès, le 19 juin dernier, l’accusé avait rejeté en bloc les faits mis à sa charge. Ibrahima Baldé a reconnu avoir utilisé son arme lors des opérations de maintien d’ordre, mais il a assuré que c’était uniquement pour faire des tirs de sommation en vue de dissuader un manifestant qui détenait aussi une arme à feu. Il a laissé entendre que son arme (PA TT30) ne pouvait d’ailleurs pas tuer quelqu’un qui était distant de sa position, comme c’était le cas ce jour-là.
Mamadou Macka Diallo
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