Les débats dans l’affaire du meurtre de Thierno Mamadou Diallo ont repris le lundi 13 février 2023 au tribunal de première instance de Dixinn. L’accusé, adjudant-chef Moriba Camara est resté droit dans ses bottes en niant les faits.
Ce policier de profession en activité à la Brigade Anti-Criminalité numéro un (BAC nº1) a tout de même reconnu avoir été le seul agent parmi les cinq (5) qui étaient dans le pickup à tirer en l’air pour disperser les manifestants et dit qu’il n’a tué personne.
Après les débats, le tribunal a renvoyé l’affaire au 27 février pour la comparution de la partie civile.
Au sortir de la salle d’audience, les avocats se sont prêtés aux questions des journalistes.
Maître Abdourahamane Dabo de la défense estime qu’ils sortiront vainqueurs dans ce dossier. Il est aussi revenu sur sa demande de la comparution du médecin légiste qui a fait le rapport médical.
«À l’état actuel des choses, sauf peut-être la survenance de la surprise sinon pour le moment nous nous restons sereins, nous restons focus sur la défense de notre client et à la suite, nous estimons que nous sortirons vainqueurs dans cette procédure.
Nous nous avons sollicité peut-être au moment venu le tribunal souverainement va examiner pour voir s’il y a l’opportunité. Nous, en tout cas de la défense, nous réitérons sa comparution pour qu’il vienne donner des détails qu’il a eu à mentionner sur les documents parce que vous n’êtes pas sans savoir que ce n’est pas un document rendu contradictoirement, c’est unilatéral. Donc, il faut qu’il vienne quand même donner quelques détails par rapport à ça», a-t-il souligné.
Un autre avocat de la défense, Maître Kabinet Kourala Keïta, explique pourquoi ils remettent en cause le rapport du médecin légiste.
«Nous remettons la moralité du rapport en cause. Un médecin légiste ne peut pas s’asseoir dans son bureau pour dire que la balle qui a atteint Paul ou Pierre a été frontale. Autrement dit, elle a été tirée à bout portant, ça c’est quand même difficile. En plus, le parquet se prévaut d’un croquis dessiné par une prétendue police scientifique. Alors qu’est-ce qui a empêché cette police scientifique de faire déplacer l’accusé au moment de l’instruction pour l’amener sur le terrain afin pour lui de montrer sa position précise. Ça pourrait permettre à cette police de rapprocher là où le corps a été retrouvé et là où le tireur était arrêté», a-t-il ajouté.
De son côté, maître Alseny Aïssata Diallo donne une autre impression.
«Nous sortons d’une audience au cour de laquelle la défense malheureusement veut passer par tous les moyens pour obtenir la liberté de son client en demandant à ce que le tribunal mette leur client à leur disposition mais une demande qui n’a pas eu de suite et d’ailleurs qui n’est pas du tout possible, dans la mesure que leur client est poursuivi pour meurtre, donc c’est inadmissible.
En tout cas nous de la partie civile nous détenons des preuves palpables qui puissent emporter la conviction du tribunal pour établir la culpabilité de l’accusé. Au moment venu, nous allons les exhiber», a martelé maître Alseny Aissata Diallo.
Le ministère public n’a pas laissé passer cette occasion. Il a donné des explications sur, notamment les preuves que le parquet a fournies pour montrer la culpabilité de l’accusé.
«Dans ce dossier, c’est une enquête sérieuse qui a été menée par la police, par la gendarmerie mais aussi par le juge d’instruction. Et comme vous le savez à l’époque, le procureur général avait donné des instructions fermes et nous, notre parquet avait ouvert des enquêtes et ce sont ces pièces-là, ce sont ces éléments-là que nous sommes en train d’exploiter aujourd’hui. C’est pourquoi vous constatez que même la défense est ébahie de voir certains éléments de la police scientifique mais aussi de la médecine. Le médecin légiste qui a vraiment fait un rapport exhaustif en ce qui concerne les circonstances dans lesquelles Monsieur Thierno Mamadou a trouvé la mort. (…)
À l’époque, il était là présent et vous avez constatez, il a reconnu à la barre être le seul d’ailleurs à avoir tiré ce jour-là. C’est un élément très important», a expliqué Mamadou Hady Diallo, substitut du procureur de la République près le TPI de Dixinn avant de parler du rapport d’enquête de la police scientifique et le rapport médical du médecin légiste qui confirme la mort du jeune par balle.
Mamadou Macka Diallo
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