Migration-Environnement et changement climatique: l’OIM se penche sur le sujet

L’Organisation Internationale pour les Migrations a organisé ce vendredi un atelier de dissémination de l’étude de base sur le nexus Migration, Environnement et Changement Climatique (MECC) à Conakry. 

 
En effet, l’OIM a lancé en janvier 2020 le projet de « renforcement de la résilience des communautés touchées par le changement climatique et la dégradation de l’environnement en République de Guinée ». C’est un projet pilote financé par le fonds de développement de l’OIM qui explore les liens entre la migration, l’environnement et le changement climatique. Il a pour but de renforcer la capacité des autorités locales et nationales à adopter des mesures pour fournir des solutions de subsistances durables aux communautés vulnérables et soutenir directement les communautés locales en améliorant leur résilience sur le long terme en mettant un accent particulier sur les femmes et les jeunes. 
 
« Ce présent atelier nous offre l’opportunité de comprendre le lien existant entre la migration, l’environnement et le changement climatique. Il convient de rappeler que ce présent projet mis en œuvre par l’OIM s’inscrit dans le cadre de l’accompagnement aux efforts du gouvernement guinéen pour faire face aux multiples défis de changement climatique. Ce projet détermine l’engagement pour accompagner le gouvernement guinéen à apporter une réponse efficace et durable à la question de migration environnementale ainsi qu’au changement de la résilience et d’adaptation de communautés face au changement climatique. Ce projet novateur vise à améliorer les connaissances et les capacités des autorités guinéennes pour assurer la gestion efficace et efficiente  des migrations induites par les facteurs environnementaux et en tenant compte de solutions de subsistances durables », a expliqué Lamine Habiboulaye Bachard, représentant de l’OIM avant d’ajouter que « cette étude a aussi facilité la collecte des données empiriques sur les causes de la migration environnementale, la dégradation de l’environnement, le changement climatique et nous a permis aussi de connaître l’ampleur, les gravités et les déclinaisons des problèmes cruciaux, l’impact des changements climatiques et environnementaux sur les activités socio-économiques, les profils des migrations et les événements climatiques par localités, les perceptions de la population sur les changements de l’environnement et les pistes de solutions de mitigations de la mobilité du changement climatique… »

De son côté David Mcilroy, ambassadeur de la Grande Bretagne en Guinée a alerté sur les menaces climatiques qui pèsent sur la Guinée. « Dans le monde entier nous assistons à des tempêtes, des inondations et des incendies de forêts avec des conséquences désastreuses sur les populations les plus vulnérables. Ces dernières années, nous avons connu des catastrophes désastreuses à travers le monde. En raison de ces phénomènes le nombre de catastrophe liées au climat a triplé ces trente dernières années. Selon les Nations Unies entre 2006 et 2016, le taux d’élévation du niveau de la mer à été de 2,5  fois supérieur à celui enregistré pendant la majorité du vingtième siècle, exposant le nombre de personnes vivants sur le littoral et sur des îles au risque d’érosion, d’inondation et où de dispersion. Le programme des Nations Unies pour l’environnement estime que le coût des accidents et de l’adaptation climatique pourraient atteindre 140 et 300 milliards de dollars par an d’ici vingt ans pour les pays en développement. En Guinée, plus particulièrement en Basse Guinée et en Haute Guinée, les vagues de chaleur, la pollution de l’air et des rivières, le tarissement des côtes de l’eau, la sécheresse s’accentuent de plus en plus avec des conséquences désastreuses sur les conditions de vie des populations. Certes, ces changements climatiques peuvent être source de migration irrégulière vers l’Europe mais je peux dire qu’elles sont des sources de déplacements internes des pays ou vers les pays voisins provoquant souvent des conflits inter communautaires », a t-il déclaré. 
 
Safiatou Diallo, secrétaire générale du ministère de l’environnement et Développement durable représentante de la ministre de l’environnement a dit que: 
« La Guinée fait partie des pays à risque face au changement climatique. Elle présente des vulnérabilités environnementales ayant des répercussions sur les ressources naturelles, les conditions de vie et les mobilités humaines. La dégradation de l’environnement et le changement climatique agissent comme des facteurs déclencheurs et ou accélérateurs de dynamique migratoire multiformes. Cette situation engendre à la fois des effets néfastes sur la situation socio-économique à travers la baisse des rendements des ressources pastorales, l’appauvrissement des sols, l’intensification de la transhumance, la recrudescence des épidémies ainsi que les déplacements massifs des populations aussi bien à l’interne qu’à l’extérieur du pays. Face à cette situation, une synergie d’actions est indispensable. C’est pourquoi le gouvernement guinéen fait appel à tous les partenaires techniques et financiers et autres parties prenantes afin d’adopter une réponse structurelle à la restauration de l’environnement et au menace climatique qui sévissent dans notre pays ».
 
 
Diop Ramatoulaye 
666751610

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