Dans le cadre d’une politique dite de professionnalisation de la gestion des déchets dans la capitale guinéenne, portée par le ministère de l’Hydraulique et de l’Assainissement, le gouvernement guinéen a signé en 2019 des contrats avec deux sociétés: la turque Albayrak et la branche guinéenne de la société italienne Piccini. Les rôles ont été repartis entre les deux pour l’assainissement de Conakry et la gestion de la décharge de la Minière avec un montant de 5 millions d’euro (environ 50 milliards de francs guinéens) par an sur une période de quatre ans. Mais à la décharge de la minière, la plus grande de Conakry, la présence dangereuse d’enfants venus non seulement du voisinage mais aussi de quartiers lointains, est l’un des nombreux constats qui s’imposent aux visiteurs.
Depuis la signature de ce contrat, Albaryak et Piccini s’activent dans la capitale guinéenne. Les camions et les agents de la société Albayrak sont visibles à plusieurs endroits de Conakry notamment à la décharge de la Minière. Un éboulement y a fait une dizaine de morts en 2017. Malgré ce passé effrayant que rappelle encore l’immense montagne d’ordures, la fumée qui s’y dégage à tout moment et l’odeur nauséabonde, des dizaines d’enfants ont accès à l’intérieur de la décharge pourtant délimitée par une clôture. A l’intérieur, ils passent entre les camions qui viennent de différents quartiers, se côtoient avec les agents de la société Albayrak et touchent à tous en toute liberté.
Malgré la poussière dégagée par le déchargement des camions, la fumée et la pandémie de coronavirus qui sévit dans le pays, le plus souvent, ces enfants ne portent ni masque ni botte ni gang. Leur business, trier dans les ordures pour récupérer des objets à revendre. Métaux, chaussures…tout ce qui, à leurs yeux, a encore de la valeur et peut soit être utilisé par eux ou vendu à autrui.
La société turque Albayrak, qui revendique une expérience dans d’autres pays et Piccini, s’accommodent quotidiennement de cette présence dangereuse des enfants à cet endroit où se donnent rendez-vous les ordures de la capitale, Conakry. Et c’est un fait que le ministre en charge de l’Assainissement, Papa Koly Kourouma, pouvait constater de visu samedi, 06 mars 2021 alors qu’il était en tournée. Des efforts conjugués par son ministère et les deux sociétés pourraient éloigner les enfants de cet endroit dangereux où ils sont exposés à des blessures, au vagabondage, à des maladies pulmonaires et à bien d’autres maux.
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Thierno Amadou M’Bonet Camara (Rescapé N°4)
622 10 43 78
